La compagne de Brenda Biya présentée officiellement lors de la cérémonie présidentielle : le coming out validé par le pouvoir

En pleine présidence de la République, la compagne brésilienne de Brenda Biya occupe une place protocolaire lors de la plus grande cérémonie officielle de l'année


Alors que l'homosexualité reste officiellement criminalisée au Cameroon, un fait sans précédent s'est produit lors de la récente cérémonie de prestation de serment du 6 novembre. La compagne brésilienne de Brenda Biya a été officiellement présentée au peuple camerounais par le couple présidentiel lui-même, marquant une validation publique du coming out de la fille du chef de l'État.




Habillée d'une robe bleue et coiffée d'un chignon élégant, la compagne de Brenda Biya occupait une place stratégique dans la suite du couple présidentiel. Positionnée juste derrière son épouse Brenda et à côté de Franck Emmanuel Biya, son beau-frère, cette présence soigneusement orchestrée envoyait un message politique sans équivoque.

La Brésilienne, dont la relation avec Brenda Biya avait défrayé la chronique cet été suite au coming out de cette dernière sur les réseaux sociaux, fait désormais pleinement partie de la famille Biya. Son inclusion dans le cercle restreint lors de la plus importante cérémonie officielle de l'année consacre son statut au sein de la première famille.



Ce moment historique met fin au double discours qui a longtemps caractérisé le traitement des questions LGBTQ+ au Cameroon. Alors que le code pénal réprime toujours les relations entre personnes de même sexe, la plus haute institution de l'État valide et officialise une union homosexuelle au sein même de la famille présidentielle.

Le message est clair : vos dirigeants viennent de vous prouver que non seulement ils acceptent cela, mais ils valident cela. La scène se déroulant en pleine présidence de la République répond crûment à ceux qui affirmaient "on n'accepte pas ça chez nous".



Cette reconnaissance contraste amèrement avec le sort réservé aux autres citoyens camerounais LGBTQ+, qui risquent toujours la prison et la discrimination. Tandis que la famille présidentielle affiche ouvertement une relation homosexuelle, des centaines de Camerounais vivent dans la clandestinité ou subissent des persécutions pour leur orientation sexuelle.

La validation par le pouvoir de cette union pose désormais une question cruciale : quand la loi camerounaise s'alignera-t-elle sur cette nouvelle réalité affichée par ceux qui dirigent le pays ?