Actualités of Saturday, 15 November 2025
Source: www.camerounweb.com
Après des semaines de contestation du processus électoral, l'ancien candidat à la présidentielle d'octobre 2025, Samuel Hiram Iyodi, a opéré un tournant politique majeur. L'ex-candidat du Front pour le Développement du Cameroun (FDC) a mis fin à son opposition frontale en reconnaissant la réélection du Chef de l'État, Paul Biya. Dans une déclaration faite ce vendredi 14 novembre sur son
Dans son intervention, Hiram Iyodi a adressé un message au Chef de l'État, débutant solennellement par : "Monsieur le Président de la République, puisse cette adresse vous parvenir…"
Tout en reconnaissant que "le processus électoral s'est achevé", le jeune homme politique a tenu à rappeler la détresse et les motivations de la jeunesse qui a contesté les résultats. Il a défendu les millions de manifestants contre toute stigmatisation : "Les 05 millions de concitoyens qui manifestent depuis des semaines ne sont pas tous des brigands ni de simples jeunes manipulés par les politiques. Ils sont le cri d'une génération qui est née sous les grandes ambitions, qui a grandi sous les grandes réalisations et qui peine toujours à saisir les grandes opportunités d'un Cameroun que vous promettiez rigoureux dans la gestion des biens publics."
Ayant changé de cap, Samuel Hiram Iyodi invite désormais le Président Paul Biya à engager le pays sur la voie de l'apaisement en formant un Gouvernement d'Union Nationale. Son plaidoyer insiste particulièrement sur la nécessité d'inclure les nouvelles générations dans cette future équipe gouvernementale.
L'ex-candidat a notamment plaidé pour une participation accrue des jeunes et des femmes de moins de 50 ans au sommet de l'État. Pour lui, la reconnaissance de la victoire par l'opposition doit être récompensée par une ouverture politique sincère, et non se limiter aux cadres traditionnels du régime.
En science politique, le ralliement d'un opposant après un scrutin est souvent interprété comme la fin d'une crise de légitimité, mais il s'accompagne toujours d'une demande de contrepartie. Le message de Hiram Iyodi est explicite : "La détresse de millions de Camerounais qui ont vu leur avenir étouffé" exige plus qu'une simple reconnaissance symbolique.
La reconnaissance du résultat électoral apparaît ainsi comme un appel à la table des négociations. L'ancien candidat présidentiel semble poser les bases d'un dialogue politique dont l'enjeu serait l'intégration effective d'une nouvelle génération aux responsabilités gouvernementales.
Ce revirement politique soulève des questions sur la nature et la portée de cette démarche. L'histoire montrera si la main tendue par le FDC est le prélude à une véritable "union nationale" ou si ce ralliement cache d'autres calculs politiques.
Reste à savoir quelle sera la réponse du Président Paul Biya face à cette offre de dialogue. La formation d'un gouvernement d'union nationale incluant de jeunes opposants constituerait une rupture majeure dans la tradition politique camerounaise, mais pourrait aussi représenter une opportunité d'apaisement après des semaines de tensions post-électorales.
Cette déclaration de Hiram Iyodi marque en tout cas un tournant dans le paysage politique post-électoral camerounais et ouvre la voie à de possibles recompositions au sein de l'opposition.