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Actualités of Friday, 11 May 2018

Source: www.cameroonconcordnews.com

Guerre en Ambazonie: voici comment la police nigériane kidnappe les réfugiés

La crise anglophone dure et continue de faire des victimes. La crise anglophone dure et continue de faire des victimes.

D’après un journal paraissant dans le Southern Cameroon mais qui est basé à Londres en Angleterre, l’arrestation et la déportation à Abuja des ressortissants du Cameroun anglais, toujours en attente de son indépendance depuis le 1er octobre 1961, est un business juteux qui engraisse des policiers nigérians. La France tout comme le régime de Paul Biya sont pointés du doigt par les confrères comme bailleurs de fonds. Et si le kidnapping et le transfert des leaders indépendantistes du Southern Cameroon du Nigéria vers le Cameroun fin janvier dernier avait obéit à la même logique !

L’accord de coopération en matière de renseignement signé entre Yaoundé et Abuja qui a abouti à l’enlèvement et à l’extradition subséquente du président de la République fédérale d’Ambazonia, Sisiku Julius Ayuk Tabe et de 46 membres de son administration au Cameroun a généré un ennemi tout aussi dangereux: la corruption des force de police nigériane. C’est ce qu’a déclaré le correspondant du Cameroon Intelligence Report à Calabar, qui a récemment découvert que les policiers nigérians s’enrichissaient en arrêtant des réfugiés du Southern Cameroon innocents et en les transportant à Abuja.

Nous nous sommes aperçus que les officiers nigérians recevaient de belles récompenses financières et, dans certains cas, ils bénéficiaient d’un avancement de grade pour tout ressortissant du Southern Cameroon arrêté à Calabar ou Ikom et emmené à Abuja. Notre haut responsable des renseignements dans la capitale politique nigériane qui a contribué à ce rapport a noté que les paiements en dollars sont effectués par des fonctionnaires de l’ambassade de France à Abuja.

Le DSS, service secret nigérian

Certains des officiers qui ont parlé à notre journaliste infiltré à Calabar ont révélé que des raids sont parfois organisés dans des camps accueillant des réfugiés du Southern Cameroons et que les malchanceux sont immédiatement transportés à Abuja. “C’est une entreprise qui fait de l’argent et nous en profitons”, a noté un officier de police nigérian au quartier général de la police d’Ikom.

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Une grande partie de cet argent proviendrait de transactions négociées avec des multinationales françaises qui opèrent dans les champs pétrolifères de Bakassi grâce au régime de Biya à Yaoundé. Un agent de police qui a confirmé la participation de l’ambassade française au programme, mais sous anonymat, a révélé que certains de ses supérieurs lui ont ordonné d’inclure des «policiers fantômes» qui n’existent pas, ce qui profite à certains chefs de police.

Un collaborateur principal du président par intérim de la République fédérale d’Ambazonia [Southern Cameroon], Dr. Samuel Ikome Sako contacté par notre bureau de Londres a déclaré que le gouvernement intérimaire était au courant de la situation et avait engagé une équipe juridique dans l’Etat de Cross River au Nigeria.

Des sources internes à Abuja affirment que le régime de Biya perd des millions de dollars pour des actions policières frauduleuses visant les communautés du Southern Cameroon au Nigeria. Un prêtre catholique de Calabar aurait déclaré que la corruption au Nigeria aggravait le conflit dans le Southern Cameroon.

Salutations entre les présidents Muhamadou Buhari du Nigéria et Paul Biya du Cameroun pour sceller une entente fatale pour les ressortissants et réfugiés du Southern Cameroon au Nigéria

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L’administration Buhari a ouvert des centres de détention secrets à Abuja pour des militants du Southern Cameroon arrêtés dans l’État de Cross River. Ailleurs, des fonctionnaires des Nations Unies ont achevé leur enregistrement dans la zone de gouvernement local de Sardauna, dans l’État de Taraba, ce qui porte à 21 291 le nombre total de réfugiés ambazoniens au Nigéria. Dans la zone du gouvernement local de Boki, à Cross River, sept nouveaux villages hébergeraient un nombre non confirmé de nouveaux réfugiés. L’ONU prévoit des missions d’enregistrement dans ces villages.

Le 24 avril, le HCR a présidé la réunion de coordination technique mensuelle à Calabar sur les réfugiés camerounais pour évaluer la réponse multisectorielle à l’afflux de réfugiés dans les États du sud-est du Nigéria. Les principaux résultats de la réunion, le ministère de la Santé (MS) s’est engagé à prendre des mesures pour s’assurer que les réfugiés reçoivent des services de soins de santé primaires gratuits dans l’État de Cross River. En outre, l’Agence de développement des soins de santé primaires de l’État de Cross River a indiqué qu’elle recrute des travailleurs de la santé supplémentaires pour répondre à la demande croissante en raison de l’afflux de réfugiés à travers l’État. Quelque 50 000 ressortissants du Southern Cameroon ont fui le conflit vers le Nigeria voisin.