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Actualités of Thursday, 3 May 2018

Source: camer.be

Guerre Ambazonie: voici la nouvelle pression qui plane sur Paul Biya

La commission de l'Union africaine a décidé de mettre a pression sur Paul Biya. La commission de l'Union africaine a décidé de mettre a pression sur Paul Biya.

Dans un rapport dont le Messager a obtenu copie, la Commission africaine des droits humains et des peuples, somme le gouvernement camerounais de répondre des abus dont ont été victimes Paul Ayah Abine et certains cadres du parti pour l’action du peuple (pap) depuis le début des mouvements de rébellion dans les régions anglophones du pays.

Huit pages d’une densité incroyable. Un volumineux document articulé autour d’un impressionnant exposé des faits et des incidences reposant sur des termes procéduriers puisés non seulement dans la Charte des Droits de l’Homme et des Libertés mais aussi des textes fondamentaux régissant la Commission africaine des droits humains et des peuples dont la dernière session extraordinaire remonte au 22 février dernier à Banjul en Namibie.

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Le rapport (rédigé en anglais) de cet organisme relatif à ce qui est en droit d’être baptisé « l’affaire Pap contre l’Etat du Cameroun », est en quelque sorte, le résumé du calvaire de Paul Ayah Abine et de certains camarades du parti, devenus sans le vouloir, des victimes otages d’un régime frileux qui fait feu de tout bois pour tenter d’étouffer Les véritables raisons de la crise anglophone. Pourchassés, acculés, pris pour cible et injustement accusés d’avoir contribué à l’enlisement de la situation sociale qui embrase les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, tel qu’ils le décrivent, les plaignants qui ont saisi l’instance en janvier dernier pour dénoncer les abus dont ils sont victimes, ont exigé réparation.

Les sombres desseins du régime

Clichés après clichés, la Commission s’appuie sur ces accusations pour motiver son rapport. Au rang des victimes, le Vice-président, le secrétaire national à la Communication, le Coordonnateur du parti à Kumba, le chef de campagne dans les localités tels : Buea, Mamfé et même des militants et sympathisants influents du Pap … Tous « arrêtés, torturés et embastillés dans des prisons du Cameroun, en attente de jugement », comme l’indique ledit rapport.

Au banc des accusés, le régime en place qui redoute que l’expansion du Pap ne fasse ombrage au Rassemblement démocratique du peuple Camerounais (Rdpc) en perte de vitesse. Du moins, si l’on s’en tient aux résultats des dernières élections sénatoriales. Les plaignants estiment que le pouvoir en place a pris pour prétexte la crise anglophone pour « anéantir les adversaires politiques en usant même des méthodes non conventionnelles ».

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Des actes que la Commission condamne avec la dernière énergie, estimant que ce parti ne demande qu’à participer au processus de consolidation de la démocratie au Cameroun. Après avoir jugé l'affaire admissible au regard de l’exposé des faits et de leur véracité, exige du régime « plus de preuves contradictoires pour mieux travailler en toute équité et en toute impartialité ».

100 milliards de Fcfa en guise de réparation

Selon le rapport, l’Etat s’est visiblement tiré une balle dans la jambe avec l’affaire Paul Ayah Abine. Ecroué pendant huit mois dans les geôles du Secrétariat d’Etat à la Défense (Sed) sans jamais été auditionné, l’ancien Avocat général près de la Cour suprême qui avait saisi par voie de courrier, le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme à Genève, n’a retrouvé la liberté que le 31 août 2017.