Depuis un moment, des divisions sont constatées dans le pays. À l’approche de l’élection présidentielle d’octobre, les voix ne sont pas unies, la haine tribale gagne du terrain, les ethnies se divisent et la plaie, déjà béante ces dernières années, s’agrandit à nouveau. Un chose qui fait dire à l’une des paroles les plus écoutées du pays que quand on observe, sans complaisance, le fonctionnement de nos ethnies, on constate que nous sommes très complémentaires, que si on exclut une seule parmi elles, ce pays ne sera plus tout à fait le même.
Le problème vient aujourd'hui du fait que de véritables fossoyeurs de la République ont confisqué toute l'administration au point d'en faire une affaire personnelle voire tribale.
Puisque la politique de ce pays n'est plus qu'une affaire de corruption et de roublardise, on voit apparaître au sommet de partis politiques de véritables ignorants et incultes qui ne connaissent pas l'histoire de leur pays. Parce qu'il faut être particulièrement inculte pour déclarer, au cours d'une émission de télévision, que les bamilékés ne vendent pas de terrains aux étrangers.
Qui a distribué ou vendu les principales terres à l'Ouest ?
Il faut peut-être revenir aux fondamentaux : partout sur le territoire national, la terre appartient à l'État. Or, depuis l'indépendance, la communauté la plus présente dans l'administration est ce que je peux qualifier de "Fang-Beti".
Dans toutes les grandes villes de l'Ouest, ce sont les préfets et sous-préfets issues de cette communauté en majorité qui ont "distribué" ces terres.
Un exemple parlant : le "nkaah lagaah" à dschang
Le "nkaah lagaaah" à Dschang, littéralement le "champs de Lagarde" à Dschang, était une plantation utilisée par l'ingénieur français Lagarde et dont les plants permettaient de fabriquer (à Dschang) la "quinine" pour lutter contre le paludisme.
Ce sont les préfets et sous-préfets pratiquement tous originaires du Centre et du Sud qui ont divisé cet immense espace pour en faire un des quartiers les plus populaires de la ville de Dschang.
Pourquoi n'ont-ils pas remis ces terrains à leurs frères du village ? Parce que c'était une affaire de gros sous et si les propriétaires de ces terrains aujourd'hui vous disent comment les choses se sont passées, vous allez tomber à la renverse.
Allez autour de la préfecture de Dschang : c'est pire car la plupart de ces préfets y ont construit des maisons et une fois en retraite, ils les ont vendus à des bamilékés. Cessez d'embêter les gens avec des déclarations stupides pour masquer un manque de savoir-faire dans un domaine.
Historiquement, la famille bamiléké reposait sur des piliers simples : un homme élevait ses enfants, en général dans un mariage polygamique ; les filles étaient destinées au mariage ; les garçons devaient trouver une activité professionnelle pouvant subvenir aux besoins d'une famille ; ces obligations remplies, on lui trouvait une épouse si et seulement s’il avait construit une maison pour abriter sa famille.
Et c'est là tout le problème puisque la polygamie ayant générée de très grandes familles (mon grand-père : 71 épouses et 210 enfants), il n'y avait plus de places pour tout le monde d'où cet exode inévitable qui a d'ailleurs valorisé les terres dans d'autres régions. Plutôt que de nous diviser ainsi avec des arguments aussi stupides, ayons l'intelligence de copier ce qui se fait de bon dans chaque ethnie.