L'ancien Bâtonnier publie une mise au point détaillée pour réfuter les accusations de communautarisme linguistique

Accusé d'avoir donné des consignes de vote communautaristes lors d'un petit-déjeuner à son domicile, l'ancien Bâtonnier et candidat à la présidentielle Akere Muna a publié ce lundi une longue déclaration pour clarifier ses propos. Dans ce texte, il réfute catégoriquement avoir appelé les avocats anglophones à voter exclusivement pour des candidats anglophones aux élections ordinales, qualifiant ces accusations d'"infondées" et de "profondément décourageantes". L'homme de 46 ans de pratique juridique rappelle son engagement historique pour l'unité du Barreau au-delà des clivages linguistiques, citant notamment son rôle dans la Coalition Arc-en-Ciel qui a produit six présidents du Barreau équitablement répartis entre francophones et anglophones.






Opinion … LE BÂTONNIER AKERE MUNA FAIT UNE MISE AU POINT SUR LA POLÉMIQUE RELATIVE À SES DÉCLARATIONS TENUES À SON DOMICILE SUR L’ÉLECTION AU BARREAU DU CAMEROUN

« Yaoundé, le 14 juillet 2025.
En tant qu'ancien Batonnier , je me sens obligé de m'exprimer sur les récents développements entourant les élections du Barreau et le discours qui a émergé à la suite d’un petit déjeuner qui a eu lieu à ma résidence ce matin, en prélude à notre Assemblée Générale de ce jour.
Aujourd'hui (hier 14 juillet 2025), j'ai organisé un petit-déjeuner anglais traditionnel, une pratique que j'ai introduite pour favoriser la camaraderie et l'unité parmi nos membres. Lors de ce rassemblement, j'ai eu l'occasion de discuter de la riche histoire de notre Barreau, en particulier dans le contexte des juridictions de Common Law et de Droit Civil au Cameroun. J'ai également présenté les candidats présents, y compris le Président sortant du Barreau, un anglophone, ainsi que les Avocats Noutchogouin et un autre francophone, Tamo Benzo, aux côtés du Barrister Dr. Eno Benjamin, un anglophone.
Malheureusement, j'ai été informé que certains avocats interprètent mal mes paroles et mes intentions, suggérant que j'appelais les anglophones à voter exclusivement pour des candidats anglophones. Cette accusation n'est pas seulement infondée, mais elle est profondément décourageante. Tout au long de mes 46 années de pratique juridique, j'ai constamment défendu la cause d'un Barreau uni, qui transcende les divisions linguistiques et ethniques.
En fait, j'étais fier d'être membre fondateur de la Coalition Arc-en-Ciel, qui a réussi à produire six Présidents du Barreau—trois francophones et trois anglophones. Cette coalition illustre la force qui découle de notre diversité et de notre unité. Le Barreau a toujours prospéré sur ce principe, et il est crucial que nous continuions à le défendre, surtout en ces temps difficiles.
Le climat actuel au sein de notre profession reflète un déclin troublant de l'intégrité et des normes morales, qui fait écho aux problèmes plus larges auxquels notre nation est confrontée. En tant qu'avocats, nous sommes le dernier bastion d'espoir pour la justice et la vérité. Si nous nous laissons aller à la division et à la discorde, nous devons nous préparer à un avenir sombre et dépourvu des valeurs que nous chérissons.
Ma tristesse aujourd'hui ne provient pas d'être la cible de commérages infondés et de calomnies, mais de voir l'érosion des idéaux nobles qui ont guidé ma carrière. J'exhorte mes collègues avocats à réfléchir à nos responsabilités communes et à l'héritage que nous souhaitons laisser aux générations futures. Unissons-nous, dans notre objectif, et réaffirmons notre engagement envers les principes de justice, d'intégrité et d'unité qui définissent notre profession.
En conclusion, j'appelle tous les membres du Barreau à s'engager dans un dialogue constructif et à rejeter la rhétorique divisive. Ensemble, nous pouvons garantir que notre Barreau reste un phare d'espoir et un modèle d'intégrité dans notre société.
Je vous remercie.
Akere
Ancien Président du Barreau du Cameroun》
Ainsi va la République