Actualités of Friday, 14 November 2025

Source: www.camerounweb.com

Gouvernement sortant: les accusations sont très graves, le PM Dion Ngute en prend cher

Un haut responsable du ministère de la Fonction publique accuse le chef du gouvernement, Dion Ngute, de retarder depuis cinq mois la signature des décrets d’intégration des diplômés 2024 des Écoles normales supérieures, bloquant ainsi leur prise en solde.

Un vent de frustration souffle sur les promotions 2024 des Écoles normales supérieures (ENS) et des ENSET. Selon un haut responsable du ministère de la Fonction publique s’exprimant sous couvert d’anonymat, le Premier ministre Dion Ngute serait responsable du blocage de l’intégration de plusieurs centaines de lauréats, en ne signant pas leurs décrets de nomination depuis maintenant cinq mois.

« Ce n’est pas Joseph Le, le ministre de la Fonction publique, le problème », affirme cette source bien introduite dans le dossier. « Le ministre de la Fonction publique n’étant pas compétent pour signer les Actes d’intégration des fonctionnaires de catégorie A, cette prérogative relève de la compétence du Premier ministre. Or les diplômés des ENS et ENSET sont tous des fonctionnaires de catégorie A. »

Un processus administratif bloqué au plus haut niveau

Le parcours d’intégration de ces enseignants-stagiaires suit un circuit bien établi. Selon nos informations, les lauréats ont bel et bien reçu leurs Certificats collectifs de prise de service (CCPS) ainsi que leurs matricules solde dès le mois de juin 2024. Mais sans le décret d’intégration signé par le Premier ministre, leur prise en solde effective et le paiement de leurs rappels de traitement restent impossibles.

« Le PM qui n’a qu’à apposer sa signature sur un simple document, ne le fait pas depuis cinq mois ! », déplore notre source, visiblement exaspérée par cette situation qui affecte plusieurs centaines de jeunes diplômés.

Une attente insoutenable pour les jeunes lauréats

Pour les concernés, cette attente se traduit par une précarité financière difficilement vécue. Nombre d’entre eux, affectés dans des établissements scolaires depuis la rentrée académique, assurent leurs fonctions sans percevoir le moindre salaire, créant une situation sociale tendue au sein du corps enseignant.

Contacté par nos soins, le cabinet du Premier ministre n’a pas donné suite à nos demandes d’éclaircissement dans l’immédiat. Du côté du ministère de la Fonction publique, on botte en touche, renvoyant la responsabilité vers les services du Premier ministre.

Ce blocage administratif intervient dans un contexte où le gouvernement affiche pourtant sa volonté de revaloriser la fonction enseignante. Les lauréats des ENS et ENSET, futurs cadres de l’éducation nationale, attendent désormais que la signature tant espérée vienne débloquer une situation qui dure depuis la fin de leur formation.