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Actualités of Friday, 1 July 2022

Source: L'Oeil du Sahel N°1669

Garoua : un employé de maison assassine sa patronne

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La Elle lui devait des arriérés de salaires. est digne d’un film de Nollywood. Pourtant, elle se passe à Garoua au quartier Laindé. Le nommé Daïrou Mahamat alias «Kaou» est mis en cause dans l’assassinat de Rachel Doudou, une dame de 49 ans qui le logeait jusqu’au jour de sa mort. En effet, Daïrou Mahamat, selon la Police Judiciaire (JP) du Nord, était nourri et logé par sa patronne pour qui, il vendait du yaourt et du Foleré.
Les faits remontent au mois de mai 2022. Selon la PJ du Nord, c’est dans la nuit du 15 au 16 mai 2022 que Daïrou Mahamat ôte la vie à son employeur. La reconstitution des faits par la PJ révèle qu’aux environs de 20h, le mis en cause était couché dans la cour de la victime, sur la natte, sous un manguier avec les petits fils de Rachel Doudou. Vers 22h, Dairou se lève et va dans la cuisine où il prend deux couteaux et se dirige vers la chambre de la victime. La trouvant profondément endormie sur un tapis au sol, il l’assène d’un bâton qu’il trouve dans la chambre et la poignarde avec l’un des couteaux au niveau du cou.
«Quand je l’ai poignardé, elle n’est pas décédée sur le champ», avoue-le mis en cause lors de la reconstitution des faits par la PJ du Nord. Il prend le téléphone de la victime et ensuite ressort de la chambre avant de la refermer à clé. Retournant vers la cuisine, il y garde le couteau non utilisé et se dirige vers un fût contenant de l’eau qu’il utilise pour laver le poignard et ses mains ensanglantées. Daïrou va dans sa propre chambre et garde le couteau lavé dans sa valise ainsi que le téléphone de la victime. Puis il en ressort et vient se coucher à nouveau auprès des enfants, la clé de la chambre de la victime dans sa poche.
A 5h du matin, le mis en cause, âgé de 22 ans, repart dans la chambre de la victime et retire le matelas, puis remet soigneusement la clé dans sa poche avant de revenir se coucher à nouveau à côté des enfants, sous le manguier. C’est autour de 6h30 qu’il va dans la cuisine, prend une somme de 300 Fcfa qu’il remet aux enfants de 7 et 9 ans pour qu’ils se rendent à l’école. Lors du film de la reconstitution des faits, Daïrou avoue qu’après le départ des enfants pour l’école, il emporte le téléviseur, la natte, le tapis, le congélateur, le meuble télé et plusieurs autres effets appartenant à feu Rachel Doudou et le transporte au bord de la route à l’aide d’une brouette. Il revient jeter la clé de la chambre de la victime dans la fosse sep tique avant de ressortir louer un tricycle dans lequel il charge tous les effets volés. Il débourse une somme de 1000 Fcfa pour le transport de ces effets chez son beau-père au quartier Kanady, à Garoua. Daïrou Mahamat revient chez la victime, fait la cuisine et donne à manger aux enfants après leur retour de classe. Il dormira avec eux cette nuit avant de quitter définitivement le domicile de Doudou Rachel très tôt ce 18 mai 2022.
Pendant tout ce temps, le corps de la défunte était toujours enfermé dans la chambre selon la PJ du Nord… «En date du 20 mai 2022, la PJ a été saisi par rapport à un cas d’assassinat au quartier Laindé où la nommée Doudou Rachel a été retrouvé en état de putréfaction avancée dans sa chambre. La dame vivait avec ses deux enfants en bas âge et un garçon de maison qui a disparu quelques jours après la commis- sion des faits. Tous les témoi- gnages recueillis nous renvoyaient vers le nommé Daïrou Mahamat, le garçon de maison. Des recherches minutieuses nous ont permis de le localiser au quartier Kanady et nous l’avons interpellé le 19 juin 2022. Pendant son interpellation, nous avons décou- vert les objets qui avaient disparus du domicile de la victime chez lui. Après son interpellation, il est passé aux aveux et a reconnu avoir assassiné la dame dans la nuit du 15 au 16 mai 2022», explique Judith Darbawa Daïra, enquêtrice.
Cet épisode odieux était pour le chef de division de la police judiciaire, une occasion d’attirer l’attention des populations. «Je demande à la population d’être très vigilante. Les personnes dangereuses et suspectes vivent parmi nous. Aussi, il faut avoir le réflexe de dénoncer tout comportement, acte ou individu suspect. En effet, si les gens ne dénoncent pas, il serait difficile d’aboutir aux bons résultats. Dans la lutte contre la criminalité, c’est la collaboration entre les populations et la police qui permet de mettre la main sur les criminels», interpelle Abdou Younoussa, chef de la division régionale de la police judiciaire du Nord. Convoitise ou rancune ? On ne saurait dire pourquoi même si le mis en cause déclare que sa patronne lui devait des arriérés de salaire.