Actualités of Sunday, 21 September 2025

Source: www.camerounweb.com

Fridolin Nké dénonce les mensonges de la présidence sur le passage de Chantal Biya

Chantal Biya Chantal Biya

Le philosophe et membre de la société civile accuse l'entourage présidentiel de manipulation et d'enrichissement personnel sur le dos des infrastructures routières. Une charge frontale contre la gestion des marchés publics.
Invité du Club d'Élites sur Vision 4 ce dimanche, le Dr Fridolin Nké n'a pas mâché ses mots concernant l'état déplorable des infrastructures routières à Kribi, dans la région du Sud. Le philosophe et acteur de la société civile livre un témoignage accablant sur ce qu'il qualifie de "scandale absolu" et dénonce les mensonges de l'entourage présidentiel.


"Je sors de Kribi. Il y a de cela un mois, c'était un scandale absolu", révèle Fridolin Nké, décrivant l'état catastrophique des routes dans cette ville portuaire stratégique du Cameroun. Selon lui, des promesses auraient été faites concernant une intervention rapide suite au passage de la Première Dame Chantal Biya dans la zone.


"On me disait qu'il y avait quelques jours, la Première Dame serait passée là-bas et qu'on aurait vite rempli les nids de poule. Ils mentent jusqu'à ce niveau", dénonce-t-il avec véhémence. Cette accusation directe de mensonge vise l'entourage présidentiel qui aurait fait miroiter des réparations imminentes après la visite de l'épouse du chef de l'État.

Le ton monte davantage lorsque Fridolin Nké s'interroge sur l'état mental des responsables de la présidence : "Je ne comprends pas les gens comme ça. C'est-à-dire que les gens de la présidence… je ne sais pas s'ils sont normaux. Parce que quand vous voyez des gens faire des choses comme ça…"

Cette remise en question de la "normalité" des décideurs traduit l'exaspération du philosophe face à ce qu'il perçoit comme une gestion irrationnelle et mensongère des affaires publiques. Un questionnement radical qui dépasse le simple reproche technique pour toucher à la compétence même des dirigeants.


Plus grave encore, Fridolin Nké accuse certains responsables d'outrepasser leurs prérogatives dans l'attribution des marchés publics. "Vous attribuez des marchés parfois même contre l'avis du ministère des Travaux publics", lance-t-il, suggérant des irrégularités dans les procédures d'attribution des contrats d'infrastructures.

Cette accusation pointe du doigt un possible dysfonctionnement institutionnel où l'entourage présidentiel court-circuiterait les circuits administratifs normaux, créant ainsi une confusion des responsabilités et potentiellement des opportunités de corruption.

La conclusion de son intervention livre une clé de lecture politique explosive : "Des problèmes qu'on n'a pas pu résoudre. Pourquoi ? Parce que des gens se font beaucoup d'argent pour préparer l'après Biya."

Cette accusation suggère que certains membres de l'entourage présidentiel profiteraient des dysfonctionnements actuels pour s'enrichir personnellement en prévision d'une transition politique. Une logique prédatrice qui expliquerait, selon Nké, la persistance de problèmes pourtant simples à résoudre.

Ces déclarations interviennent dans un contexte où les infrastructures routières constituent l'une des principales préoccupations des Camerounais, particulièrement dans les zones urbaines comme Kribi. Elles font également écho aux questionnements sur la gestion des finances publiques et la transparence dans l'attribution des marchés.