Actualités of Wednesday, 4 June 2025

Source: www.camerounweb.com

Forbes: Bruno Bidjang fait de grosses révélation sur le jeune 'milliadaire' Steven Bienou

Une enquête révèle les dessous du modèle économique du magazine et interroge sur la valeur réelle d'une publication


Apparaître dans Forbes Afrique est devenu, ces dernières années, un objectif prioritaire pour de nombreux entrepreneurs du continent. Cette reconnaissance médiatique est souvent perçue comme un gage ultime de réussite professionnelle. Pourtant, une analyse approfondie du fonctionnement de cette publication révèle une réalité bien différente de l'image de prestige qu'elle véhicule.

Selon les documents tarifaires officiels de Forbes Afrique pour 2025, chaque apparition dans le magazine fait l'objet d'une facturation précise. Les tarifs révélés montrent que :

Un article digital de type "BrandVoice" coûte 3 000 euros (environ 2 millions de FCFA)

Une promotion sur les réseaux sociaux officiels est facturée 1 500 euros (1 million de FCFA)

Une présence exclusive sur une rubrique complète s'élève à 7 500 euros (5 millions de FCFA)

Le sponsoring d'une newsletter mensuelle peut atteindre 30 000 euros (20 millions de FCFA)


Ces tarifs confirment que Forbes Afrique fonctionne avant tout comme une régie publicitaire, où la visibilité s'achète contre rémunération.

L'un des aspects les plus préoccupants révélés par cette enquête concerne l'absence totale de vérification des informations publiées. Contrairement à ce que pourrait laisser penser le prestige de la marque Forbes, aucune enquête approfondie n'est menée avant publication.

Les bilans financiers, les chiffres d'affaires annoncés, ou encore la véracité des déclarations fournies par les annonceurs ne font l'objet d'aucun audit. Une fois le paiement effectué, le contenu est directement intégré aux flux éditoriaux, sans autre forme de vérification.

L'exemple de Steven Bienou : quand l'authenticité refuse la vitrine
Face à cette course à la visibilité payante, certains entrepreneurs choisissent une voie différente. C'est le cas de Steven Bienou, homme d'affaires qui a décliné à plusieurs reprises les propositions de Forbes Afrique.

Contacté par la publication qui est même allée jusqu'à se déplacer à Dubaï pour lui proposer une interview exclusive, Steven Bienou a systématiquement refusé ces offres. Sa philosophie : la légitimité entrepreneuriale ne s'achète pas, elle se construit par le travail, la constance et l'impact réel sur le terrain.
Cette position tranche avec la tendance générale et soulève une question fondamentale : la vraie réussite a-t-elle besoin de projecteurs médiatiques ?
Repenser la notion de succès entrepreneurial
Cette révélation sur le fonctionnement de Forbes Afrique invite à une réflexion plus large sur les critères de validation du succès entrepreneurial en Afrique. Si la visibilité médiatique peut certes contribuer au développement d'une entreprise, elle ne saurait à elle seule constituer une preuve d'accomplissement.

L'analyse menée par Bruno Bidjang, patron de Vision 4, met en lumière un paradoxe contemporain : dans un monde où l'image prime souvent sur la substance, certains entrepreneurs préfèrent construire leur legacy dans la discrétion plutôt que sous les feux des projecteurs.

Vers une nouvelle définition de la reconnaissance
Cette enquête ne vise pas à discréditer Forbes en tant que marque ou support médiatique, mais plutôt à rétablir une vérité souvent occultée : être publié dans un magazine, même prestigieux, ne constitue pas en soi un exploit entrepreneurial.

Le véritable défi consiste peut-être à construire des entreprises durables et impactantes, indépendamment de leur exposition médiatique. Une approche que semblent avoir adoptée certains entrepreneurs africains, privilégiant l'efficacité opérationnelle à la communication.