Le désormais ex ministre de l'Emploi du Cameroun a gardé ses desseins bien secrets jusqu'à ce qu'il dépose sa démission le 24 juin dernier. Ses amis du régime Biya n'ont rien vu venir.
En outre, Issa Tchiroma Bakary ne s'est pas seulement contenté de démissionner. Il a dans une longue lettre de 24 pages, fait le bilan de la gouvernance du régime Biya et fait des propositions.
Dans sa lettre l'ancien ministre fait part du train de réformes qu'il envisage comme le retour à une forme de fédéralisme au Cameroun.
L'ancien ministre a aussi les d'autres propositions suivantes, en dehors des dénonciations :
4. RESTAURER LA JUSTICE, RÉTABLIR L’ÉGALITÉ
Mes chers compatriotes,
Notre pays regorge de richesses, de talents et d’opportunités.
Et pourtant, tant d’injustices perdurent, tant de retards freinent notre marche.
Cela ne peut plus durer.
Construire un Cameroun fraternel, c’est d’abord améliorer les conditions de vie des plus modestes, en particulier dans les zones rurales.
C’est aussi garantir à chacun ses droits, sa liberté et sa dignité, sans distinction d’origine, d’ethnie ou de croyance.
La justice sociale est le ciment d’une nation solide.
Sans elle, il n’y a ni cohésion, ni paix durable.
Il est temps de rompre avec l’injustice ordinaire, le favoritisme systémique et la culture de l’impunité.
Je suis clair :
ceux qui trahissent la République — corrompus, prédateurs, profiteurs — seront écartés et sanctionnés.
La République doit récompenser l’effort, le mérite, la probité.
Cultivons le travail, l’honnêteté, le respect.
Que chacun, du ministre au planton, mesure sa part de responsabilité dans la destinée collective.
Je ne propose pas l’illusion d’une unanimité,
mais une solidarité réelle, une volonté commune d’agir pour sortir le Cameroun de la misère, du cynisme et du clientélisme.
C’est dans cette énergie — nourrie de la confiance de celles et ceux qui me soutiennent — que je me tiens devant vous aujourd’hui,
prêt à mener ce combat pour l’égalité, la justice et la dignité.
Ensemble, écrivons une page nouvelle.
Une page de vérité, de courage et d’espoir.
Et faisons-le avec une conviction inébranlable :
il est temps de rendre le pouvoir au peuple.
5. SÉCURITÉ NATIONALE : UN ÉTAT FORT FACE AUX MENACES MULTIPLES
Mes chers compatriotes,
Le Cameroun est confronté à des défis sécuritaires graves, durables et multiformes.
L'insécurité n'est plus une menace lointaine : elle est devenue une réalité quotidienne pour des millions de nos concitoyens.
* À l’Extrême-Nord, les attaques de Boko Haram se poursuivent, meurtrières et imprévisibles, frappant les villages isolés, les marchés, les convois.
Nos populations vivent sous la menace constante, malgré le courage admirable de nos forces de défense.
* Dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, la crise anglophone s’est enracinée.
Elle sème la douleur. C’est l’unité même de la nation qui vacille.
* Dans nos grandes villes, l’insécurité urbaine monte d’un cran.
Des bandes armées prolifèrent, attaquant commerces, motos-taxis, citoyens ordinaires.
À Douala, Yaoundé, Bafoussam, les habitants vivent dans une peur grandissante.
L’affaire tragique du jeune Mathis, récemment tué à Yaoundé, a bouleversé la nation entière.
Ce drame est devenu un symbole : celui d’un pays où même l’enfance n’est plus épargnée.
Face à cela, le Cameroun ne doit ni fléchir, ni s’habituer, ni reculer.
Pour préserver la paix et faire vivre la démocratie, nous devons engager une transition républicaine fondée sur le dialogue sincère, le respect des droits humains et la participation active de chaque citoyen.
Je serai un chef d’État garant de l’ordre, de la paix, de la sécurité républicaine.
Mon devoir sera de protéger chaque citoyen, sur chaque mètre carré du territoire, sans distinction d’origine, de langue, de région ou de statut social.
Un État fort n’est pas un État brutal.
C’est un État présent, juste, organisé, capable d’anticiper les menaces et de répondre avec rigueur et humanité, sans jamais renoncer aux libertés.
Il est temps d’adopter une nouvelle doctrine de sécurité, fondée sur trois piliers clairs :
* Une armée professionnelle, bien formée, respectée, prête à défendre l’intégrité nationale en tout lieu ;
* Une justice qui fonctionne, qui protège les innocents tout en punissant sans faiblesse les criminels ;
* Une République debout, qui refuse le chaos, la peur, le désordre et l’impunité.
Je veux un Cameroun qui protège.
Un Cameroun où :
* Chaque enfant peut aller à l’école sans crainte,
* Chaque commerçant peut ouvrir son échoppe sans être racketté,
* Chaque agriculteur peut cultiver sans être rançonné,
* Chaque jeune peut sortir le soir sans penser au pire.
La sécurité n’est pas un luxe.
C’est la première des libertés, le fondement de toute vie digne.
Et c’est par un ordre républicain juste, la présence de l’État sur tout le territoire, et la confiance restaurée dans nos institutions que nous garantirons la sécurité durable de tous les Camerounais.
Parce qu’il ne peut y avoir de pouvoir au peuple sans protection du peuple.
6. JEUNES, LE DESTIN DU CAMEROUN EST ENTRE VOS MAINS
Mes chers compatriotes,
La jeunesse est l’énergie vitale de toute nation. Au Cameroun, elle est plus qu’une force : elle est une promesse. Une promesse d’innovation, de transformation, de rupture avec les inerties du passé.
Je ne conçois pas l’avenir sans la jeunesse. C’est pourquoi je fais un choix clair : confier à la nouvelle génération une place centrale dans la réinvention de notre pays.
Jeunes du Cameroun,
J’entends votre détresse. Vous ne serez plus de simples spectateurs : vous serez co-auteurs du changement. Vous serez associés à la conception, au suivi et à l’évaluation des politiques publiques. Votre voix comptera. Votre créativité inspirera. Votre audace guidera.
Nous lancerons une grande politique de l’innovation, centrée sur la jeunesse et portée par les outils du XXIᵉ siècle : le numérique, la tech, l’économie verte, l’entrepreneuriat social et solidaire.
Je créerai un Fonds National d’Initiative Jeunesse, modernisé et unifié, pour financer les projets portés par les jeunes dans tous les secteurs d’avenir : startups, intelligence artificielle, agriculture connectée, industries créatives, recherche, mobilité verte. Ce fonds sera un tremplin vers l’innovation, l’autonomie économique et la souveraineté numérique du Cameroun.
Je ferai du numérique un levier d’émancipation : accès universel à Internet, formation au code, aux métiers du digital, incubateurs dans toutes les régions.
Nous bâtirons une nouvelle stratégie de formation professionnelle, en lien direct avec les besoins du marché. La jeunesse ne doit plus être formée pour attendre, mais pour entreprendre, innover et agir. L’État investira pleinement dans votre potentiel. Mais il faudra que vous croyiez en vous, autant que je crois en vous.
Car pour qu’une jeunesse prenne son envol, encore faut-il lui offrir des fondations solides.
Et ces fondations, ce sont le savoir, la transmission, la culture de l’effort.
Jeunes Camerounais, compatriotes,
Aucune nation ne se développe sans école, sans savoir, sans connaissance. L’éducation est le socle de notre avenir.
Et je le dis avec force : l’école sera la priorité absolue du Cameroun de demain, parce que le savoir est un droit, et que l’avenir commence dans une salle de classe.
Nous allons investir massivement dans l’enseignement et la formation professionnelle. Il ne s’agira pas seulement d’augmenter les budgets, mais de transformer en profondeur le système éducatif pour l’adapter aux défis du XXIᵉ siècle.
Nous engagerons une réforme ambitieuse et lucide :
* Organisation des États généraux de l’Éducation et de la Formation, réunissant tous les acteurs : ministères, enseignants, parents, syndicats, secteur privé, experts… avec pour objectif de poser les bases d’un système performant, inclusif et orienté vers le développement ;
* Révision de la législation scolaire, pour l’adapter aux réalités actuelles et aux mutations technologiques et sociales.
Nous refondrons l’enseignement professionnel pour former les jeunes à des métiers concrets, durables et innovants. Fini les diplômes qui mènent à l’attente : place à des formations qui mènent à l’action.
Chaque enfant doit pouvoir apprendre dans de bonnes conditions. Chaque jeune doit pouvoir rêver, créer, entreprendre. Nous donnerons aux enseignants les moyens de transmettre, aux élèves les outils pour réussir.
Je vous le dis avec clarté : le Cameroun de demain sera jeune, ou il ne sera pas.
Alors debout ! Prenez votre place. Refusez la résignation. Rejoignez le mouvement. Car le futur s’écrit maintenant, et il s’écrit avec vous.
Éduquer, c’est libérer. Et libérer, c’est donner le pouvoir au peuple.
7. LA FAMILLE ET LES FEMMES AU CŒUR DE L’AVENIR
Mes chers compatriotes,
Aucune nation ne peut se construire durablement en laissant la moitié de sa population de côté.
Je veux ici rendre hommage à toutes celles qui, comme ma mère, mon épouse et mes filles, portent ce pays à bout de bras, souvent dans le silence mais toujours avec dignité.
Les femmes camerounaises sont les piliers silencieux de notre société.
Elles tiennent les foyers debout, assurent l’éducation des enfants, prennent soin des anciens, cultivent les champs, tiennent les marchés, portent l’économie informelle sur leurs épaules — souvent sans reconnaissance ni soutien.
Elles sont la première ligne de la solidarité, dans les quartiers, les campagnes et les villages.
Leur courage m’inspire. Leur force me guide. C’est pour elles que je m’engage.
Je proposerai un programme national de soutien dédié aux mères seules, aux veuves, aux femmes rurales — souvent en première ligne face à la pauvreté et à l’adversité.
Ce programme inclura :
* un appui financier,
* des formations professionnelles,
* un accès facilité aux soins, à la terre et au crédit.
J’ouvrirai aussi les espaces de décision à toutes celles qui, par leur expérience, leur intelligence de terrain et leur sens du collectif, ont tant à apporter à notre nation.
Dans les collectivités, les conseils municipaux, à l’Assemblée, dans l’administration comme dans l’économie, leur voix devra compter. Leur action devra être soutenue.
Nous ferons famille autour de la famille.
Car c’est là que se tisse le lien social, que se transmettent les valeurs, que naît la force d’un peuple.
Nous redonnerons tout son sens à la cellule familiale, en protégeant les femmes, en soutenant les pères responsables, en garantissant aux enfants un environnement d’écoute, de soin et d’instruction.
Bâtir un Cameroun plus juste commence par écouter celles qui, chaque jour, le construisent en silence.
Dignité, responsabilité, esprit de famille : voilà le sens du pouvoir au peuple.
Et le peuple, ce sont aussi les femmes.
8. TRAVAILLEURS DU CAMEROUN, VOUS MÉRITEZ MIEUX
Mes chers compatriotes,
Travailleurs des villes et des campagnes, agents de l’État, salariés du secteur privé, fonctionnaires engagés, ouvriers, enseignants, infirmiers, conducteurs, agents municipaux, commerçants…
Vous êtes les racines profondes de notre nation.
Vous faites tourner notre pays, souvent dans des conditions difficiles, avec des salaires trop bas, des fins de mois incertaines, et une reconnaissance insuffisante.
Je vous entends.
Il est temps que le travail paie dignement.
Il est temps que vos efforts soient reconnus à la hauteur de votre engagement.
Je m’engage à revaloriser les salaires, en particulier dans les secteurs essentiels : santé, éducation, justice, sécurité.
Je lancerai un audit de la grille salariale publique afin de corriger les injustices et harmoniser les rémunérations.
Nous instaurerons un dialogue social permanent, avec les syndicats, pour :
* Garantir des conditions de travail décentes,
* Protéger les droits sociaux,
* Améliorer les retraites,
* Assurer une véritable couverture santé.
Mais je m’adresse aussi à ceux qui n’ont pas encore de travail.
À ces jeunes diplômés qui attendent.
À ces parents de famille sans emploi stable.
Le chômage n’est pas une fatalité.
C’est le signe d’un modèle à bout de souffle.
Nous mettrons en place un Plan National pour l’Emploi, orienté vers la formation, l’accompagnement, et le développement de filières porteuses dans chaque région.
Un emploi, ce n’est pas seulement un revenu.
C’est une dignité retrouvée.
Le travail ne doit plus être un facteur d’épuisement, mais une source de reconnaissance, d’émancipation et de progrès.
Travailler, c’est participer à l’édification nationale.
C’est être acteur de l’histoire du Cameroun.
Et pour cela, je vous le dis :
le pouvoir revient au peuple, au peuple des travailleurs !
9. AGRICULTEURS, VOUS ÊTES LES RACINES PROFONDES DE NOTRE NATION
Mes chers compatriotes,
Le Cameroun ne tiendra debout que s’il commence par nourrir ses enfants.
Et ce sont nos agriculteurs, éleveurs, pêcheurs, maraîchers, qui portent chaque jour ce devoir sacré.
Ils sont les gardiens de notre souveraineté alimentaire, souvent oubliés, rarement valorisés.
Cela doit changer.
Les paysans, les agriculteurs sont les véritables bâtisseurs de notre autonomie alimentaire.
Ils nourrissent la nation, mais vivent trop souvent dans la pauvreté.
La terre n’est pas un choix par défaut. Ce n’est pas une voie « faute de mieux ».
C’est une richesse.
C’est un métier noble, porteur de sens et d’avenir.
Je lancerai un Plan Agricole National, fondé sur :
* La modernisation des outils,
* Le désengorgement des circuits de distribution,
* Un accès facilité au crédit,
* Et une extension ambitieuse de l’irrigation.
Produire, transformer, exporter. Et être fiers de ce que nous cultivons.
Je m’engage à faire de l’agriculture une priorité nationale, non pas en discours, mais en actes.
Nous lancerons un plan d’accès universel à l’eau et à l’irrigation, car sans eau, il n’y a pas de vie,
et sans irrigation, il n’y a pas d’agriculture durable.
Ce plan concernera toutes les zones rurales, avec :
* Des forages modernes,
* Des canalisations adaptées,
* Une maintenance pérenne.
Objectif : garantir des récoltes régulières, quelles que soient les saisons.
L’agriculture camerounaise doit sortir de la précarité.
Elle doit devenir productive, rentable et moderne.
Nous investirons massivement dans :
* L’équipement rural : accessible, adapté, mutualisé ;
* La formation technique des agriculteurs : pour introduire des méthodes durables, résilientes, performantes ;
* Le numérique agricole : pour faciliter l’accès à l’information, aux marchés, aux prévisions climatiques.
Je proposerai l’étude et la mise en place d’un Fonds national de soutien aux exploitations familiales, afin de :
* Mieux sécuriser les récoltes,
* Limiter l’endettement rural,
* Encourager la transmission intergénérationnelle des savoirs.
Soutenir l’agriculture familiale, c’est renforcer notre souveraineté alimentaire
et faire vivre nos territoires.
L’autosuffisance alimentaire n’est pas un luxe.
C’est une nécessité stratégique.
Elle commence dans nos champs, nos fermes, nos villages.
Je veux que chaque agriculteur se sente respecté, soutenu, protégé.
Nous allons réconcilier la ville et la campagne.
Offrir aux jeunes ruraux un avenir.
Faire de la terre une promesse, et non une résignation.
Le Cameroun nourrira le Cameroun.
Et ce jour-là, le peuple aura repris le pouvoir.
10. CAMEROUNAIS DE LA DIASPORA : UNE FORCE POUR LA NATION
Camerounaises, Camerounais de la diaspora,
Vous qui vivez loin de la terre natale mais portez le Cameroun au cœur,
vous êtes une richesse immense, une force vive, une voix singulière de notre peuple dans le concert des nations.
Votre énergie, vos compétences, vos sacrifices, vos réussites honorent notre pays.
Et il est temps que la République vous le rende.
Je m’engage donc à refonder les relations entre l’État et sa diaspora.
Vous êtes un capital humain déjà formé, utile, prêt à être pleinement mobilisé pour l’avenir du Cameroun.
Vos droits civiques seront renforcés,
vos contributions valorisées,
et des mécanismes de retour, d’investissement et de participation vous seront proposés,
pour vous permettre d’agir concrètement dans la transformation de notre pays.
Je souhaite également ouvrir un dialogue sincère et pragmatique sur la reconnaissance de la binationalité.
Elle ne doit plus être un tabou,
mais l’expression légitime d’un double enracinement,
d’un lien profond entre appartenance citoyenne et ouverture au monde.
Aimer deux pays, ce n’est pas trahir l’un.
C’est vouloir le meilleur pour chacun.
Le sentiment de citoyenneté ne se résume pas à un passeport.
C’est un engagement, une responsabilité.
Et nombreux sont celles et ceux qui, malgré leur double nationalité, œuvrent chaque jour pour le Cameroun,
avec passion, constance et loyauté.
Car vous n’êtes pas une élite exilée.
Vous êtes des Camerounaises et des Camerounais à part entière,
porteurs d’idées, de savoir-faire, de technologies, de capital humain, de rêves.
Vous êtes une force vitale pour notre avenir.
Je vous appelle à vous mobiliser, à revenir, à investir, à proposer, à témoigner.
Vous êtes — et vous serez — les ambassadeurs du Cameroun, partout où vous vivez.
Ce nouveau Cameroun, nous avons besoin de vous pour le bâtir.
Car quand la diaspora s’engage, c’est toute la nation qui avance.
Et quand le peuple se lève, il prend enfin sa place.
Le pouvoir au peuple !
11. RAYONNER SANS S’ALIÉNER : UNE DIPLOMATIE AU SERVICE DU CAMEROUN
Mes chers compatriotes,
Dans un monde en mutation, le Cameroun doit s’affirmer, dialoguer, coopérer et rayonner.
Notre sécurité, notre développement et notre stabilité passent aussi par une diplomatie forte, lucide et audacieuse.
Je m’engage à garantir la sécurité intérieure et extérieure du pays, et à faire respecter nos lois avec fermeté.
Mais cela ne suffit pas. Nous devons aussi bâtir des partenariats solides, fondés sur le respect, l’égalité et l’intérêt partagé.
Nous renforcerons nos relations de bon voisinage, en Afrique comme au-delà.
Le Cameroun ira à la rencontre du monde, tous continents confondus, avec une stratégie claire :
ouvrir, coopérer, mais ne jamais se soumettre.
Notre diplomatie reposera sur trois piliers fondamentaux :
* La souveraineté assumée : le Cameroun ne mendiera pas sa place. Il la prendra.
* Le dialogue permanent : nous parlerons avec le monde, sans arrogance mais sans soumission.
* Le progrès partagé : toute coopération devra servir nos intérêts, notre jeunesse, notre avenir.
La voix du Cameroun doit résonner dans les enceintes internationales, non pour flatter, mais pour peser.
Nous mènerons une politique étrangère cohérente, utile à notre développement, fière de notre identité.
L’intégration régionale, l’unité africaine, la sécurité collective seront nos horizons diplomatiques.
Nous renforcerons les liens avec nos voisins et nos alliés,
mais sans jamais aliéner notre souveraineté.
Une diplomatie forte, c’est aussi un outil au service de notre économie, de notre jeunesse, de notre culture.
Nous coopérerons avec ceux qui respectent notre peuple et soutiennent nos ambitions.
C’est à ce prix que le Cameroun sera respecté,
et que ses citoyens pourront, à travers le monde, marcher la tête haute.
Assumer nos responsabilités,
dialoguer sans renoncer,
coopérer sans s’effacer :
voilà la diplomatie du peuple au pouvoir.
12. VERS UNE NOUVELLE FORME DE FÉDÉRALISME CHOISIE PAR LE PEUPLE SOUVERAIN
Mes chers compatriotes,
Le Cameroun mérite une organisation politique à la hauteur de ses défis, fidèle à son histoire, respectueuse de ses diversités, et adaptée à la réalité de ses territoires.
Il est temps de tourner la page d’un système centralisé qui a atteint ses limites.
Il est temps de rapprocher l’État du citoyen, d’écouter les réalités locales, et de construire un pays plus juste, plus équilibré, plus cohérent.
Je propose une refondation territoriale par étapes.
Chaque commune, chaque région, doit avoir les moyens de décider, d’agir, d’innover.
Ce ne sera ni une faveur, ni un privilège : ce sera un droit.
Un droit pour chaque territoire d’être pleinement acteur du destin national.
L’État ne doit plus dominer à distance.
Il doit servir au plus près.
Il doit redevenir ce qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être :
une maison commune, protectrice, juste et réactive.
À nos compatriotes anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest,
je veux parler avec franchise.
La crise qui les frappe n’est pas seulement sécuritaire.
Elle est aussi politique, historique, identitaire.
Ils n’ont pas besoin qu’on parle à leur place,
mais qu’on les écoute.
Ils doivent sentir, dans les faits, que la République est aussi leur maison,
que leur voix compte,
que leur histoire est reconnue.
C’est en construisant ensemble,
dans le respect de leurs spécificités,
que nous bâtirons une paix durable.
Je le dis avec clarté : la centralisation a échoué.
Et lorsque les fondations démocratiques, institutionnelles et sociales seront suffisamment solides,
nous engagerons, de manière concertée et transparente,
un processus pour que le peuple camerounais choisisse,
par voie référendaire,
la forme de l’État qui correspond à ses aspirations.
Ce ne sera pas une décision imposée d’en haut,
mais un choix souverain du peuple,
dans la paix, dans la sérénité, dans la dignité.
C’est cela aussi, la République :
faire confiance à l’intelligence collective,
à la maturité politique du peuple camerounais.
Le référendum comme outil de justice territoriale.
Le peuple au pouvoir !
13. UN ÉTAT QUI SOIGNE, UNE SANTÉ DIGNE POUR TOUS
Mes chers compatriotes,
La santé est un droit, pas un privilège.
Et dans le Cameroun que je veux bâtir, ce droit sera garanti pour toutes et tous, sans exception.
Ma priorité : améliorer concrètement la vie des Camerounais, notamment celle des plus vulnérables, nos aînés et notre jeunesse.
Nous développerons un réseau moderne d’hôpitaux et de centres de santé, dans les villes comme dans les campagnes.
Les soins ne doivent plus être un luxe réservé à quelques-uns.
Je mettrai en place des mutuelles de santé solidaires, accessibles, efficaces, au plus près des populations.
Et je veillerai à ce que les prix des soins et des médicaments soient encadrés et abordables.
Nous améliorerons la gouvernance hospitalière,
nous formerons massivement les personnels de santé,
et nous renforcerons les services d’urgence,
notamment pour répondre à la hausse dramatique des accidents de la route.
Mais nous ne réussirons pas seuls :
les collectivités locales,
les médecins,
les ONG,
le secteur privé
auront un rôle majeur à jouer.
Ensemble, nous ferons du système de santé camerounais un modèle de proximité, d’efficacité et d’humanité.
La santé, ce n’est pas que l’hôpital.
C’est aussi l’hygiène, la prévention, l’assainissement,
le respect de l’environnement,
la protection de l’enfance,
de la mère,
et des personnes en situation de handicap.
Dignité. Accès. Protection. Justice.
Telles seront les bases de notre politique sociale.
Car un peuple en bonne santé est un peuple qui avance.
Et un peuple respecté, c’est un peuple souverain.
Assurer la santé pour tous,
c’est aussi rendre le pouvoir au peuple.
14. RÉVEILLER LA FORCE ÉCONOMIQUE DU CAMEROUN, IMPOSER NOTRE LEADERSHIP RÉGIONAL
Mes chers compatriotes,
Nous devons bâtir un Cameroun à la hauteur de son époque : uni, moderne, numérique, solidaire et souverain.
Le temps n’est plus à la résignation, mais à l’action. Demain ne s’attend pas : il se construit.
Notre pays regorge de talents, de ressources, d’énergie.
Il est temps de les mobiliser pour :
* Rattraper les retards d’industrialisation afin de produire davantage ;
* Transformer localement nos matières premières ;
* Exporter plus qu’il n’importe ;
* Mettre le pays à l’heure de la digitalisation ;
* Investir dans les infrastructures de base.
Je m’engage à conduire notre pays vers un État exemplaire, débarrassé du gaspillage, de la mauvaise gestion, des détournements et de la corruption.
L’intégrité et la rigueur seront notre cap.
Cela passera par :
* Une réforme profonde de l’État et de son administration ;
* Un gouvernement d’union, compétent, conscient des urgences.
Notre économie ne doit plus seulement survivre, elle doit inspirer.
Le Cameroun peut et doit redevenir un moteur régional.
Notre position géographique stratégique, notre marché intérieur dynamique, notre diaspora active et notre stabilité institutionnelle sont autant d’atouts pour faire du Cameroun un pôle de croissance en Afrique centrale.
Nous établirons des partenariats structurants dans l’espace CEMAC et au-delà,
et mettrons en œuvre une diplomatie économique offensive pour renforcer notre influence, capter des investissements stratégiques et positionner nos entreprises sur les marchés régionaux et continentaux.
Réussir ces transformations exigera des efforts, de la lucidité, mais surtout une confiance retrouvée entre l’État et son peuple.
Il n’y aura pas de miracle.
Il y aura du travail, du courage et une vision claire.
Je crois profondément en la résilience du peuple camerounais.
Ensemble, nourris de nos expériences, nous saurons relever les défis de notre temps.
Alors, rejoignez-moi pour un Cameroun qui produit,
qui transforme,
qui innove,
qui exporte.
Un Cameroun moteur économique de la sous-région,
partenaire incontournable en Afrique,
et acteur respecté sur la scène internationale.
15. ENSEMBLE, FAISONS LE CHOIX DU CAMEROUN
Mes chers compatriotes,
Le Cameroun a besoin de toutes ses forces.
Pour relever les défis d’aujourd’hui, il faut l’unité, l’engagement, la détermination.
Le développement ne se décrète pas, il se construit. Par nous. Pour nous.
Je vous invite à chercher ce qui nous rassemble.
Nous sommes condamnés à réussir ensemble.
Aucun progrès n’est possible sans un sursaut collectif.
Cette bataille ne sera pas gagnée par un seul homme, ni par un seul parti.
Elle sera gagnée par un peuple debout, rassemblé, mobilisé.
J’en appelle à chacun d’entre vous : jeunes, femmes, hommes, ouvriers, paysans, enseignants, entrepreneurs, cadres, artistes, chefs religieux, Camerounais de la diaspora — aucune main n’est de trop.
J’adresse également ma reconnaissance à nos partenaires internationaux.
Nous leur proposons un nouveau pacte, fondé sur la confiance, la transparence, et des solutions innovantes de financement.
Leur appui, s’il respecte notre souveraineté, sera toujours le bienvenu.
Mais notre salut viendra d’abord de nous-mêmes.
De notre volonté. De notre unité. De notre foi en un destin commun.
Nous devons rejeter les tentations du passé, les replis identitaires, les divisions instrumentalisées.
Le Cameroun a déjà fait le choix de l’unité, de la solidarité, de la fraternité.
À nous de faire vivre ce choix avec courage et lucidité.
Rassemblons-nous pour écrire une nouvelle page de notre histoire.
Unis. Responsables. Engagés.
Et que jamais nous n’oublions cette vérité :
quand le peuple se met en marche, rien ne l’arrête.
Le pouvoir au peuple !
16. LE TEMPS DU SURSAUT NATIONAL EST ARRIVÉ
Mes chers compatriotes,
Il est temps de rompre avec les vieilles habitudes, de tourner la page d’un système figé et de faire le choix d’un avenir digne de notre nation.
Le modèle en place depuis des décennies a montré ses limites : trop centralisé, trop fermé, trop éloigné des réalités du monde moderne.
Il ne répond plus aux aspirations de la jeunesse, ni aux exigences d’un monde connecté, numérique, rapide.
Je vous propose une autre voie. Celle d’un Cameroun libre, juste, prospère et maître de son destin.
Une nation où l’intelligence collective prime sur les logiques de clan, où l’action remplace la parole, où chaque citoyen est un acteur du changement.
Oui, nous devons corriger les erreurs du passé.
Oui, nous devons refonder nos politiques publiques.
Oui, nous devons faire de l’alternance non pas un tabou, mais un moteur de vitalité démocratique.
Notre démocratie ne doit plus être une promesse lointaine, mais une réalité vécue.
Nous devons lui donner du souffle, du contenu, du courage.
Ce projet, que je vous soumets, est une invitation à une mobilisation collective.
Il appelle des réformes profondes, dans tous les domaines : éducation, santé, agriculture, industrie, justice, culture, égalité, sécurité, environnement.
Mais plus qu’un programme, c’est une vision.
Celle d’un Cameroun du XXIe siècle, enraciné dans ses valeurs, ouvert au monde, porté par ses enfants.
Je veux un État qui respecte, qui protège, qui libère les énergies et ne confisque plus l’avenir.
Je veux un Cameroun où le pouvoir revient à sa source légitime : le peuple.
J’en appelle à tous : jeunes, anciens, ruraux, urbains, femmes, hommes, diaspora, intellectuels, ouvriers, artistes, enseignants, commerçants, croyants de toutes confessions.
C’est ensemble, unis dans la diversité, que nous réussirons ce pari collectif.
Le changement n’est pas une menace. Il est une chance de renaissance.
Ma candidature n’est pas celle d’un homme.
C’est celle d’un projet, d’un élan, d’un refus de la résignation.
Le temps n’est plus à l’attente. Le temps est à l’action. Le temps est à nous.
Ce jour n’est pas seulement le mien. Il est le vôtre. Il est le nôtre.
Ensemble, faisons ce pas décisif.
Ensemble, reprenons le fil de notre souveraineté. Ensemble, ramenons le peuple au pouvoir. Oui, redonnons le pouvoir au peuple !»