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Actualités of Wednesday, 6 September 2023

Source: www.camerounweb.com

Fin de règne : le départ de Paul Biya activé ; voici ce qu'il laisse aux Camerounais

Paul Biya va bientôt quitter le fauteuil Paul Biya va bientôt quitter le fauteuil

Alors qu'il s'apprête à rentrer au village après son règne présidentiel, Paul Biya laisse un héritage qui n'honore pas le Cameroun et ses fils. Nos confrères de camer.be sont revenus en détails sur ce parcours du vieux Lion.

À l'aube de la fin de son règne au Cameroun, quel héritage Monsieur Paul Biya laissera-t-il à la postérité ? Pour l'instant, il semble que la réponse à cette question soit bien mince. Ce que les générations de Camerounais qui ont suivi le parcours de cet homme retiendront, c'est son exercice du pouvoir d'État, qui s'est avéré incapable d'innover au cours de ses presque 41 ans de règne.

Depuis 1982, le Cameroun n'est qu'un pays en ruine, en proie à une misère indicible, ravagé par la corruption et l'impunité, dont Paul Biya est le principal responsable.

Face aux responsabilités du pouvoir, ce fils de catéchiste a abandonné les valeurs de générosité, de partage et d'humanisme prônées par la doctrine religieuse qu'il a connue dès son enfance, préférant embrasser les milieux obscurs et ésotériques pour préserver son pouvoir.

En 41 ans, Biya s'est révélé totalement impuissant pour ses concitoyens. Il n'a rien offert de substantiel à leur existence. Il n'a pas amélioré leur quotidien, la misère sociale s'étant accrue de manière alarmante dans le pays.

Il n'a pas non plus investi dans l'infrastructure du pays, ne laissant aucun héritage tangible tel que des bâtiments, des routes, des systèmes d'approvisionnement en eau ou des puits villageois. Les populations se trouvent dans une détresse incommensurable, confrontées à un sous-développement, voire à un non-développement sans précédent. Il n'a rien fait pour le pays depuis sa prise de pouvoir le 6 novembre 1982.

En revanche, son régime a été extrêmement généreux envers son entourage, favorisant la corruption, les détournements de fonds publics, l'enrichissement illicite, les fuites de capitaux, etc.

Au Cameroun, l'insécurité et la précarité de la vie ont augmenté, notamment la dépravation des mœurs et les abus de toutes sortes, y compris la prostitution, le proxénétisme et la consommation de drogues.

La violence urbaine est devenue monnaie courante. Le chômage est en constante augmentation, contribuant à la pauvreté urbaine.

La réalité au Cameroun, c'est que la population vit dans la crainte, non seulement des représailles du pouvoir, mais aussi de l'agression par des inconnus, que ce soit dans les taxis, dans la rue ou même chez soi, à n'importe quelle heure.

La liberté de la presse au Cameroun ressemble à une danse Bafia, caractérisée par un pas en avant suivi de deux pas en arrière. En moins de quatre décennies, le Cameroun est devenu une vaste prison, un cimetière de l'élite intellectuelle et une réalité de pauvreté pour la majorité de la population.

Nos écoles ne forment plus que des diplômés sans avenir. Nos routes portent des noms, mais leur état se détériore. Nos hôpitaux sont devenus des mouroirs. La tricherie et la corruption ont tué la nation, et l'impunité règne en maître.

Les parents luttent pour nourrir leurs enfants, tandis que ces derniers sont incapables de subvenir à leurs besoins les plus élémentaires. Certains sont contraints de mendier chez leurs voisins étrangers. Cette réalité est un véritable crime contre l'humanité.

Selon l'ONG "Sécuroute", le Cameroun a perdu environ 15 000 personnes dans des accidents de la route au cours des deux dernières décennies. Environ 100 000 personnes vivent avec un handicap physique, tandis que des millions de survivants souffrent de traumatismes psychologiques. Ces chiffres sont probablement sous-estimés car de nombreux accidents ne sont pas signalés.

En ce qui concerne les élections, malgré les opacités entourant ces événements au Cameroun, les victoires du RDPC sont souvent prévisibles, au mépris de la volonté du peuple.

On espère que dans les années à venir, le Cameroun n'assistera pas à des événements similaires à ceux de ses voisins. On espère également que si l'homme au pouvoir défie les Camerounais, il ne sera pas filmé de force comme une vulgaire curiosité sortie d'un bunker.