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Actualités of Monday, 16 July 2018

Source: lescoopsdafrique.com

Fêtes tardives, l'alcool à flot...la vie dans le quartier Bastos à Yaoundé

Une vue aérienne de Bastos à Yaoundé Une vue aérienne de Bastos à Yaoundé

Le conseiller éditorial raconte le quotidien des habitants du quartier diplomatique de la capitale politique camerounaise. Lire le récit du Professeur Jean-Claude Shanda Tonme.

Il est 2hs du matin ce dimanche 15 juillet 2018. Nous sommes au quartier Bastos à Yaoundé, quartier plutôt huppé. Depuis la veille à 18hs, personne ne peut tenir une conversation audible dans un secteur de près de 500 mètres à la ronde.

Ici sont concentrées une cinquantaine de résidences du corps diplomatiques, presqu’autant de sièges des organisations internationales, de nombreux membres du gouvernement dont le Ministre des Finances, le Ministre des travaux publics, le Secrétaire général des services du premier
ministre et autres personnalités nationales et étrangères.

Dans un domicile, des décibels assourdissants sèment la pagaille, et l’alcool coule à flot. Personne ne peut fermer l’œil. Il faut noter qu’il y a dans le même périmètre élargi, des patrouilles de police, de gendarmerie, de l’unité spécialisée de protection des diplomates, de la garde présidentielle et des agents des renseignements généraux en civil.

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Interpelé par un diplomate pour une assistance, je me rends sur les lieux pour plaider au moins que la musique soit baissée à cette heure matinale.
Un jeune homme se dresse devant moi :
Monsieur, nous sommes ici dans notre village, et nous avons le droit de célébrer le mariage de notre frère. Nous avons le droit de jouer la musique comme nous voulons et quand nous voulons.

Un autre intervient pour le reprendre : Ah non, tu ne peux pas parler ainsi au grand frère. Réponse : Je m’en fous, le grand frère sait lui-même que je suis dans mon village, et que je n’irai pas le déranger s’il joue la musique comme il veut dans son village.

La conversation se durcit avec un troisième qui arrive : C’est même quoi que vous répondez. On est chez nous et on fait ce qu’on veut, que le grand frère nous laisse tranquille. Je reprends la parole : Ecoutez, il faut un peu d’ordre, de calme et de respect pour les autres.

Et puis, nous allons organiser la CAN. Les étrangers nous regardent et enquêtent. Ils sont nombreux ici. Réponse : On s’en fous de ces étrangers, et de toute façon, la CAN ce n’est pas pour nous. On joue notre musique.