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Actualités Régionales of Jeudi, 1 Février 2018

Source: camer.be

Extrême-Nord: 26 personnes tuées par Boko Haram en janvier

A ce triste bilan s'ajoute une vingtaine des villageois enlevés A ce triste bilan s'ajoute une vingtaine des villageois enlevés

En proie aux violences de la secte islamiste nigériane Boko Haram depuis 2014, la région camerounaise de l'Extrême-Nord a été le théâtre en janvier d'une trentaine d'incursions du groupe terroriste qui ont fait au moins 26 morts, dont deux soldats de la Force multinationale mixte (FMM), selon un bilan établi sur la base des témoignages d'habitants.

A ce triste bilan s'ajoute une vingtaine des villageois enlevés, une certaine de magasins et d'églises pillés et incendiés, ainsi que des centaines de petits ruminants et de bœufs emportés, en raison de la disette que connaissent les djihadistes depuis un certain temps.

A lui seul, l'arrondissement de Mayo-Moskota dans le département de Mayo-Tsanaga compte dix personnes tuées dans des incursions nocturnes menées entre 21h00 et 2h00. Mais l'attaque la plus violente est survenue à Tourou dans l'arrondissement de Mokolo où les terroristes de Boko Haram ont brûlé vif quatre personnes dans la nuit du 16 janvier. L'incursion a duré près de quatre heures, avec d'immenses dégâts matériels, avant que l'armée camerounaise n'intervienne.

Bien que l'on soit loin des attaques frontales du début de la crise où des dizaines de victimes avaient été enregistrées à chaque attentat, le premier mois de 2018 a été plus qu'agité pour les populations frontalières du foyer des insurgés au Nigeria. Pour les autorités camerounaises, ces attaques sporadiques traduisent surtout la volonté des islamistes de tenir tête en dépit des difficultés qu'ils éprouvent.

"La vie a vraiment repris. Les voitures et motos vont et viennent entre les différentes localités. Les incursions sporadiques, elles, attestent tout simplement de ce que l'ennemi veut, de temps en temps, que l'on parle de lui", assure à Xinhua Ouhe Kolandi, sous-préfet de Mora, chef-lieu du département de Mayo-Sava, tout en reconnaissant les efforts de l'armée camerounaise.

Pour Viche Yatahad, maire de Mozogo dans l'arrondissement de Mayo-Moskota, ces attaques par surprise ressemblent davantage à des règlements de compte et à des revanches vis-à-vis des ex-combattants repentis. De même, certaines incursions visent à permettre aux djihadistes de se ravitailler en vivres et autres denrées de première nécessité.

"Quand ils entrent, ils ciblent les cheptels, emportent les petits ruminants et les bœufs, pillent les champs de canne à sucre. Ce sont des attaques ciblées qui leur permettent de s'approvisionner", note-t-il, déplorant que des victimes "paient de leur vie" en se trouvant sur le chemin des insurgés.

Depuis le début de la guerre contre Boko Haram, le Cameroun a enregistré plus 2.000 morts, civils comme militaires, selon des sources médiatiques concordantes.