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Actualités of Samedi, 5 Novembre 2016

Source: cameroon-info.net

Eséka: Pr James Kobila donne sa version des faits

James Mouangue Kobila, ArchivesJames Mouangue Kobila, Archives

En sa qualité de membre de la Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés, le Professeur James Mouangue Kobila a effectué une descente sur le site de l’accident de train qui a tué 76 passagers (bilan officiel) le vendredi 21 octobre 2016.
De retour d’Eseka, l'enseignant-chercheur a bien voulu partager avec les lecteurs de Cameroon-Info.Net, ce qu’il pense de la catastrophe ferroviaire d’Eseka.

«J'étais à Eseka. Tout ce qui est raconté dans les réseaux sociaux est faux. L'accident s'est produit à la gare, située au centre-ville comme celles de Yaoundé ou de Douala. Les secours sont donc arrivés immédiatement, pas 4 ni 5 heures après. L'hôpital d'Eseka est à 200 mètres de la gare: ses 13 médecins et infirmiers ont entendu ou vu le choc de l'accident et se sont aussitôt déployés sur les lieux, avant de replier à l'hôpital où les blessés étaient conduits par ordre de gravité.

Les populations sont aussi intervenues immédiatement. Certains pour aider, d'autres pour voler. Le Préfet dont le bureau est à 4min de la gare et qui se rendait dans une localité voisine était sur place 3mn après l'accident. Ensuite toutes les autorités de la ville et les structures privées comme MTN, NEXTTEL et la Société indienne qui exploite les mines de fer ont spontanément mis leurs véhicules et ambulances à disposition…

Le Ministre des Transports s'est fourvoyé dans la communication; mais il n'a aucune responsabilité directe dans l'accident du train, car selon les procédures internes de Camrail, le chef de sécurité doit vérifier les freins de chaque wagon et attester qu'ils fonctionnent bien avant le départ du train. Même le DG de Camrail ne peut pas ordonner qu'un train aux freins défectueux prenne la route.

Le Ministre de la Santé est resté sur place après son arrivée à Eseka jusqu'à 4 heures du matin.
Chacun des 465 blessés qui ont accepté de se faire enregistrer (d'autres ont refusé) à l'hôpital a reçu au moins une injection d'anti-inflammatoire ou d'antalgique.

Les secours venus de Pouma et d'Edéa étaient là entre 1h 30min et 2 heures après le choc....
Je conduisais une mission d'investigations de la Commission nationale des droits de l'homme et des libertés composée de 7 personnes, dont deux avocats, Maitres Kamga et Balemaken».