Actualités of Friday, 12 September 2025

Source: www.camerounweb.com

Enquête : un réseau de corruption et d’extorsion éclabousse, la gendarmerie, la police, le tribunal militaire de Yaoundé et cie

Un système d'extorsion institutionnalisé frappe les familles de militants du MRC. Entre corruption judiciaire, chantage policier et cautions sans reçus, notre enquête révèle l'ampleur d'un réseau qui prospère dans l'ombre des arrestations arbitraires post-décision du Conseil Constitutionnel. Des juges d'instruction aux gendarmes, en passant par les greffiers, tous les échelons semblent impliqués dans ce business lucratif de la détention. Quand l'uniforme devient synonyme de racket organisé.



Nos investigations révèlent un vaste système de corruption impliquant un juge d’instruction du tribunal militaire de Yaoundé, des policiers de la Direction de la Sécurité du Territoire (DST) centrale, certains agents du Commissariat Central n°1 ainsi que des gendarmes. Ces hommes en uniforme sont accusés d’avoir mis en place un mécanisme d’extorsion visant principalement les familles de militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) et de citoyens arrêtés de manière arbitraire.


D’après plusieurs témoignages recueillis, ces familles auraient été contraintes de verser d’importantes sommes d’argent pour espérer une amélioration du sort de leurs proches, détenus illégitimement dans le sillage de la très contestée décision du Conseil Constitutionnel du 5 août 2025.


Des men@ces de révélations planent désormais sur les responsables présumés : identités, photos et même informations personnelles pourraient bientôt être rendues publiques. Une forme de “justice parallèle” qui illustre le sentiment d’impunité régnant au sein des institutions censées protéger les citoyens.
Pour l’heure, aucune procédure officielle n’a été engagée contre les agents mis en cause. Le silence des autorités nourrit les soupçons d’une protection en haut lieu. Pourtant, des voix s’élèvent : si la justice institutionnelle reste immobile, “le tribunal du peuple” pourrait, lui, réclamer des comptes.


Ce scandale jette une lumière crue sur les pratiques occultes qui gangrènent l’appareil judiciaire et sécuritaire camerounais. Il illustre également la fragilité d’un système où la justice indépendante se fait toujours attendre, malgré les discours officiels.



Par ailleurs, le ministre de la Justice et celui des finances doivent envoyer une mission d'audit dans tous les tribunaux où les militants du MRC arbitrairement arrêtés et présentés ont dû payer des cautions pour leur liberté. Généralement, les greffiers et les juges d'instruction ( qui ont parfois directement pris l'argent de la caution comme le Colonel Michel MEM lorsqu'il était juge d'instruction au tribunal militaire de Yaoundé en janvier 2019) refusent de délivrer des quittances ou même simplement des reçus.
Aucune quittance n'a été délivrée au MRC ni à ses militants pour la caution de 50.000frs chacun que ces dizaines d'otages du régime ont payé au tribunal de première instance Centre Administratif à Yaoundé.

Paul Chouta