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Actualités of Monday, 22 October 2018

Source: Essentiel N°210

Election 2018: les grandes leçons à tirer du contentieux électoral

Le président du conseil constitutionnel camerounais Le président du conseil constitutionnel camerounais

Le contentieux post-électoral a été vidé. Tous les candidats qui avaient des réserves au sujet du scrutin ont été suffisamment et patiemment écoutés par les membres du Conseil constitutionnel. Le principe du contradictoire a été respecté, argument à l’appui. Chacune des parties a fait valoir son point de vue. A la fin et se fondant sur les textes en vigueur, le Conseil constitutionnel a rendu son verdict et toutes les parties l’ont accepté.

Il serait donc absurde qu’à la proclamation des résultats resurgissent des contestations. D’ailleurs, tous les candidats étaient représentés au sein de la Commission nationale de recensement général des votes. En ce qui concerne l’audience publique du La conduite des débats lors du contentieux post-électoral qui a duré trois jours, a permis de raviver la flamme politique des Camerounais et de leur permettre d’évaluer le niveau de cette institution.

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contentieux post-électoral, très rapidement, on a oublié les quinze premières requêtes dont quatorze ont été déposées par Bertin Kisop, leader d’un parti politique, incarcéré à la prison centrale de Yaoundé. Elles ont été déclarées irrecevables pour défaut de qualité du requérant. Le seizième recours, celui du candidat Cabral Libii, a été rejeté parce que déposé hors délais. On a vécu dès l’amorce, des questions posées par les avocats du candidat Maurice Kamto qui récusent cinq des onze membres du Conseil constitutionnel. Dans la salle d’audience, on a pu se rendre compte du climat de tension entre les différentes parties, des arguments de droit, des plaidoiries des avocats talentueux, de la fermeté des tons et de l’habileté des membres du Conseil constitutionnel. Ceci a conduit par moment à des suspensions de séance. Mais, dans le fond, c’est la requête du candidat du MRC qui va marquer les esprits de par la durée des débats et la verve des intervenants. Plusieurs fois, Clément Atangana est intervenu pour mettre de l’ordre : « La rue ne doit pas se déporter en ces lieux. Le monde a qualifié cette formation de formation des sages. Quand vous êtes donc dans la cour des sages, ne la transformez pas en cour du roi petto ».

Les observations sur l’affaire Joshua Osih seront aussi animées que les précédentes. Sauf à faire remarquer que les avocats de la défense étaient plus courtois vis-à-vis du Conseil constitutionnel. Le résultat final est donc connu, aucune requête n’a prospéré. La demande d’invalidation partielle ou totale de la présidentielle du 7 octobre dernier n’a pas été retenue. C’est sur la base des travaux de cette commission que le conseil constitutionnel proclamera les résultats ce lundi 22 octobre. Cette instance dont la naissance ne date que de neuf mois, continue ainsi d’imprimer sa marque. Sa conduite des débats lors du contentieux post-électoral, pour la présidentielle 2018 a ravivé la flamme politique des Camerounais, ceci, grâce aussi à la retransmission en direct des débats sur les antennes de la CRTV . Le Conseil constitutionnel contribue ainsi à consolider la démocratie camerounaise.

A chaque élection, les acteurs politiques et judiciaires en apprendront davantage sur le fonctionnement de cette institution, son mode de saisine, la constitution des recours, le déroulé des débats et le prononcé du verdict. A coup sûr, les leçons seront tirées pour les prochaines échéances et les différentes parties seront mieux préparées pour défendre leur cause. Le Conseil constitutionnel est dont riche en personnes expérimentées, des sages qui en ont vu des vertes et des pas mûres et qui ne sauraient se laisser émouvoir par des envolés lyriques ne reposant sur aucun fait.