Dans les coulisses du pouvoir camerounais se joue une comédie grotesque dont Charles Atangana Manda est le pitoyable protagoniste. Ancien haut cadre chassé du Ministère de la Communication, cet opportuniste notoire multiplie les bassesses pour s'accrocher aux basques de Samuel Mvondo Ayolo, le tout-puissant Directeur du Cabinet civil de la Présidence. Enquête sur un arriviste prêt à tout pour décrocher un fauteuil ministériel, au mépris de toute dignité et compétence.

Impossible de ne pas remarquer Charles Atangana Manda dans les allées du pouvoir. Sa démarche caractéristique et son activisme tapageur trahissent immédiatement ses ambitions démesurées. L'ancien Directeur de l'Observatoire des médias au Ministère de la Communication, aujourd'hui recasé à la Présidence, se voit déjà ministre. Pour les initiés, son surnom est sans équivoque : la "petite" de Mvondo Ayolo.

Pourtant, son parcours professionnel ressemble davantage à un boulevard de casseroles qu'à un CV d'excellence. Sanctionné d'un blâme par le Conseil disciplinaire du Comité central du RDPC, affiché comme tricheur au babillard de l'ESSTIC sur ordre de Félix Zogo (l'actuel Secrétaire général du MINCOM), traité publiquement de "colporteur" par l'ancien DG de l'ENAM, Benoît Ndong Soumhet, qui lui arracha même un micro lors d'une cérémonie officielle... La liste est longue.

Malgré ce parcours calamiteux, Atangana Manda conserve un atout de taille : sa proximité troublante avec Samuel Mvondo Ayolo. Des sources bien informées évoquent leurs mystérieuses séances de "café" dont la nature exacte reste à définir. "Être la 'petite' de l'homme de main du président peut avoir son bon côté", confie une source interne à la Présidence. "Atangana Manda, en l'état actuel, ne peut pas imaginer la formation d'un gouvernement sans son nom, avec tous les services qu'il a rendus, au propre comme au figuré, à son mentor."
Alors que le Chef de l'État préparerait un remaniement ministériel pour constituer son équipe de campagne 2025, l'ancien cadre limogé du MINCOM voit sa chance arriver. Mais le Président serait "dubitatif quant à la faisabilité de ce remaniement à quelques cinq mois du scrutin". Qu'importe : tant que Samuel Mvondo Ayolo règne au Cabinet Civil, tous les espoirs sont permis pour sa "petite".