Le parti au pouvoir traverse une crise de gouvernance majeure à quelques mois de la présidentielle, selon nos informations exclusives
Selon les informations exclusives recueillies par Jeune Afrique, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) traverse une crise interne sans précédent à l'approche de l'élection présidentielle d'octobre. Nos sources révèlent que le parti au pouvoir fait face à une paralysie institutionnelle qui pourrait compromettre sa capacité à mener une campagne efficace.
Jeune Afrique a appris que le bureau politique du RDPC, instance dirigeante du parti, est aujourd'hui "décimé par les décès et les emprisonnements de ses membres". Cette situation, révélée par nos investigations, explique en partie l'absence de convocation de cette instance cruciale à quelques mois du scrutin présidentiel.
Nos sources au sein du parti confirment que la tenue du bureau politique "n'est pas à l'ordre du jour", une situation inédite dans l'histoire récente du RDPC. Cette paralysie institutionnelle survient au moment où le parti devrait intensifier ses préparatifs électoraux.
Autre révélation exclusive de Jeune Afrique : le RDPC n'a toujours pas organisé son congrès, pourtant prévu depuis plusieurs mois. Selon nos informations, "la tenue n'est plus espérée avant le scrutin prévu en octobre", une situation qui place le parti dans une position délicate sur le plan statutaire.
Cette absence de congrès prive le RDPC de l'occasion de renouveler ses instances dirigeantes et de présenter officiellement son programme électoral, contrairement aux pratiques observées lors des précédentes échéances électorales.
Jeune Afrique révèle également les détails d'une action en justice intentée contre les instances dirigeantes du RDPC. Le 25 mars dernier, Léon Theiller Onana, conseiller municipal de la Lékié, a saisi la justice pour contester "la légalité et la légitimité des instances dirigeantes du parti".
Selon les informations exclusives obtenues par Jeune Afrique, l'argument juridique développé par le plaignant repose sur l'expiration du mandat du président du RDPC. "Le mandat acquis par le président du RDPC lors du congrès de 2011 est échu depuis 2016, et la prolongation accordée par le bureau politique ne pouvait dépasser cinq ans", révèle notre enquête.
L'affaire, qui a connu une première audience, a été renvoyée au mois de juin, selon nos sources judiciaires. Cette procédure, bien qu'ayant peu de chances d'aboutir selon les experts consultés par Jeune Afrique, illustre les tensions internes qui traversent le parti au pouvoir.
Nos analyses révèlent que "l'effacement du président du RDPC, dont l'âge est extrêmement avancé, fait de plus en plus gripper l'appareil managérial du parti". Cette situation, observée par Jeune Afrique, se traduit par "des querelles et des conflits de succession en interne" qui affaiblissent la cohésion du parti.
Le politologue Aristide Mono, interrogé par Jeune Afrique, confirme cette analyse en soulignant l'impact de cette situation sur le fonctionnement du parti : "Cela s'observe dans les querelles et les conflits de succession en interne."
Face à ces difficultés internes révélées par Jeune Afrique, le RDPC a adopté une stratégie de communication axée sur l'attaque de l'opposition plutôt que sur la présentation de son propre projet. Nos observations montrent que les communicants du parti privilégient les polémiques autour de la candidature de Maurice Kamto plutôt que de s'étendre sur le bilan ou le programme de leur "candidat naturel".
Cette approche, analysée par Jeune Afrique, témoigne d'une faiblesse structurelle du parti au pouvoir qui préfère "l'art de la diversion politique" à la présentation d'un projet de société cohérent.
Enfin, Jeune Afrique révèle l'existence d'une frange de militants du RDPC qui "poussent en coulisses pour un retrait du chef de l'État". Cette tendance, bien que minoritaire selon nos sources, illustre les divisions internes qui traversent le parti à l'approche de l'échéance électorale.
Ces révélations exclusives de Jeune Afrique mettent en lumière les défis majeurs auxquels fait face le RDPC à quelques mois d'une élection présidentielle cruciale pour l'avenir politique du Cameroun.