Actualités of Monday, 23 June 2025

Source: www.camerounweb.com

EXCLUSIF : Les sécurocrates qui gouvernent le Cameroun - Révélations sur le triumvirat sécuritaire de Paul Biya

Une enquête exclusive de Jeune Afrique dévoile l'identité des ministres qui contrôlent l'appareil sécuritaire depuis le gouvernement.

Ils occupent les postes ministériels les plus sensibles et forment le bras civil de l'appareil sécuritaire camerounais. Une investigation exclusive de Jeune Afrique révèle les profils et les responsabilités réelles de ces "sécurocrates" qui, depuis le gouvernement, pilotent la politique de défense et de sécurité du régime de Paul Biya. Portrait exclusif de trois hommes qui incarnent la face visible du pouvoir sécuritaire camerounais.

L'architecte discret : Joseph Beti Assomo, le ministre de la Défense dans l'ombre du président

Jeune Afrique révèle l'influence considérable de Joseph Beti Assomo, ministre délégué à la présidence chargé de la Défense depuis le 2 octobre 2015. Cette longévité de près de dix ans à un poste aussi stratégique témoigne de la confiance absolue que lui accorde Paul Biya dans la gestion des affaires militaires les plus sensibles.

L'enquête exclusive de Jeune Afrique retrace le parcours singulier de cet homme discret mais puissant. Admis simultanément à l'École supérieure internationale du journalisme de Yaoundé et à l'École nationale d'administration et de magistrature, Beti Assomo avait fait le choix stratégique de l'administration plutôt que du journalisme, décision qui allait déterminer son ascension vers les sommets du pouvoir.

Jeune Afrique révèle l'étendue exceptionnelle des responsabilités de Beti Assomo : placé sous l'autorité directe de Paul Biya, il supervise aujourd'hui la politique de défense nationale, les opérations militaires et la coordination de l'ensemble des forces armées camerounaises. Cette position fait de lui le véritable ministre de la Défense du Cameroun, bien que son titre officiel soit celui de "ministre délégué".

L'investigation de Jeune Afrique dévoile un aspect crucial de sa méthode de travail : malgré son pouvoir considérable, Beti Assomo cultive la discrétion et entretient d'excellents rapports avec les autres piliers du système sécuritaire, notamment le général René Claude Meka, chef d'état-major des armées, et Martin Mbarga Nguélé, patron de la police nationale.

Jeune Afrique révèle que cette capacité à fédérer les différentes composantes de l'appareil sécuritaire fait de Beti Assomo l'un des hommes les plus influents du régime, véritable pont entre le pouvoir civil et l'institution militaire.
Le gestionnaire opérationnel : Galax Yves Landry Etoga, maître de la Gendarmerie
Jeune Afrique révèle le rôle stratégique de Galax Yves Landry Etoga, secrétaire d'État à la Défense chargé de la Gendarmerie nationale depuis 2018. Cette fonction fait de lui le responsable direct de l'une des forces de sécurité les plus importantes du pays, avec des prérogatives étendues sur tout le territoire national.

L'enquête de Jeune Afrique retrace le parcours diplomatique initial d'Etoga, diplômé de l'Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC). Sa carrière a débuté en 2002 en tant que conseiller au ministère des Relations extérieures, illustrant la polyvalence des cadres du système Biya qui peuvent passer de la diplomatie à la sécurité.

Jeune Afrique révèle un élément clé de sa trajectoire : en 2011, Etoga avait été affecté au secrétariat général de la présidence de la République, sous la direction de Ferdinand Ngoh Ngoh. Cette proximité avec l'un des hommes les plus puissants du régime explique son ascension rapide vers les responsabilités sécuritaires.

L'investigation de Jeune Afrique dévoile qu'Etoga est toujours réputé proche de Ferdinand Ngoh Ngoh, ce qui lui confère une influence particulière au sein de l'appareil gouvernemental. Cette relation privilégiée fait de lui un interlocuteur direct du secrétaire général de la présidence pour toutes les questions touchant à la gendarmerie.

Jeune Afrique révèle également qu'en 2023, Etoga avait été personnellement chargé par Paul Biya de superviser l'enquête sur la retentissante affaire Martinez Zogo. Cette mission exceptionnelle témoigne de la confiance présidentielle dans ses capacités de gestion des dossiers les plus délicats.
Le faucon assumé : Paul Atanga Nji, l'homme fort de la sécurité intérieure
Jeune Afrique révèle la double fonction stratégique de Paul Atanga Nji, qui occupe simultanément le poste de ministre de l'Administration territoriale et celui de secrétaire permanent du Conseil national de sécurité (CNS). Cette double casquette fait de lui l'un des hommes les plus puissants de l'appareil sécuritaire camerounais.

L'enquête exclusive de Jeune Afrique dévoile l'importance du CNS, organe stratégique méconnu du grand public mais chargé de la coordination des politiques de sécurité nationale. En tant que secrétaire permanent de cette institution, Atanga Nji pilote effectivement la stratégie sécuritaire globale du pays.

Jeune Afrique révèle un détail géopolitique significatif : natif de Bamenda, dans la région du Nord-Ouest en crise, Atanga Nji incarne la stratégie du régime Biya de placer des originaires des zones sensibles à des postes de responsabilité sécuritaire. Cette nomination vise à démontrer l'inclusion des anglophones dans l'appareil d'État.

L'investigation de Jeune Afrique met en lumière le style particulier d'Atanga Nji : contrairement à la discrétion cultivée par ses collègues Beti Assomo et Etoga, il assume pleinement son rôle de "faucon" du gouvernement. Jeune Afrique révèle qu'il est coutumier des déclarations chocs et n'hésite pas à apparaître publiquement comme l'adversaire principal de l'opposition.
Jeune Afrique dévoile que cette posture offensive fait d'Atanga Nji la face visible et assumée de la répression gouvernementale, endossant le rôle de "mauvais flic" qui permet aux autres responsables sécuritaires de conserver une image plus institutionnelle.

L'architecture gouvernementale de la sécurité

Les révélations de Jeune Afrique mettent en lumière une répartition sophistiquée des responsabilités sécuritaires au sein du gouvernement :
Premier niveau - La coordination stratégique : Beti Assomo, sous l'autorité directe du président, supervise l'ensemble de la politique de défense et coordonne les forces armées.

Deuxième niveau - La gestion opérationnelle : Etoga contrôle la Gendarmerie nationale et gère les enquêtes sensibles, fort de sa proximité avec Ferdinand Ngoh Ngoh.

Troisième niveau - La sécurité intérieure : Atanga Nji pilote l'administration territoriale et la stratégie sécuritaire nationale via le CNS, assumant le rôle de "faucon" du régime.

Les réseaux d'influence

Jeune Afrique révèle l'existence de réseaux d'influence croisés entre ces trois hommes et les autres piliers du système. Beti Assomo entretient d'excellents rapports avec les chefs militaires et policiers. Etoga bénéficie de la protection de Ferdinand Ngoh Ngoh. Atanga Nji s'appuie sur sa légitimité géographique dans les zones de crise.

L'enquête de Jeune Afrique dévoile que ces réseaux permettent une coordination efficace entre les différentes composantes de l'appareil sécuritaire, chaque ministre servant de relais entre le pouvoir politique et les institutions spécialisées.

Les profils complémentaires

Jeune Afrique révèle la complémentarité remarquable de ces trois profils : Beti Assomo incarne la technocratie discrète, Etoga représente l'efficacité opérationnelle, Atanga Nji assume la confrontation politique. Cette diversité de styles permet au régime de répondre à tous les défis sécuritaires avec les méthodes appropriées.

L'investigation de Jeune Afrique dévoile que cette répartition des rôles n'est pas fortuite : elle illustre la stratégie subtile de Paul Biya qui a su placer les hommes qu'il faut aux postes qu'il faut, en fonction de leurs compétences et de leurs personnalités.

Les missions exceptionnelles

Jeune Afrique révèle que ces trois hommes sont régulièrement chargés de missions exceptionnelles qui dépassent leurs attributions officielles. L'enquête sur l'affaire Martinez Zogo confiée à Etoga illustre cette pratique présidentielle de confier les dossiers les plus sensibles aux sécurocrates les plus fiables.
L'enquête de Jeune Afrique dévoile que ces missions spéciales constituent un test permanent de loyauté et d'efficacité, permettant au président d'évaluer ses collaborateurs sur des enjeux cruciaux pour la stabilité du régime.
Conclusion : Le gouvernement sécuritaire

Ces révélations exclusives de Jeune Afrique mettent en lumière l'existence d'un véritable "gouvernement dans le gouvernement" dédié aux questions sécuritaires. Beti Assomo, Etoga et Atanga Nji forment un triumvirat ministériel qui pilote effectivement la politique de sécurité du Cameroun.

L'enquête de Jeune Afrique révèle comment ces "sécurocrates" constituent l'interface entre le pouvoir politique de Paul Biya et l'appareil sécuritaire opérationnel. Leur longévité à leurs postes respectifs et leur complémentarité fonctionnelle témoignent de l'efficacité de cette architecture gouvernementale.
À l'approche de l'élection présidentielle, ces révélations de Jeune Afrique prennent une dimension particulière : elles éclairent les mécanismes concrets par lesquels le régime camerounais assure sa sécurité depuis les sommets de l'État, transformant une partie du gouvernement en véritable état-major sécuritaire au service de la perpétuation du pouvoir.