La scène politique camerounaise est secouée par la révélation de documents confidentiels mettant à nu les méthodes controversées d'Issa Tchiroma Bakary. Des enregistrements audio, conversations WhatsApp et vidéos obtenus par nos soins dévoilent le visage caché de l'ancien ministre, candidat à la présidentielle.
Dans des échanges datant de la campagne électorale, Tchiroma Bakary déclare sans ambages à propos de Maurice Kamto : « Politiquement, il est M.O.R.T, soit il s'aligne, soit il M.E.U.R.T ». Ces propos, tenus dans un cercle restreint, révèlent une rhétorique violente contrastant avec son image publique d'homme d'État.
« Si il nous ramène ses sympathisants on publie dès ce soir, politiquement il est mort sans Bello ou Moi », peut-on entendre dans un enregistrement audio. Le ton est sans équivoque : l'ancien ministre pratique la politique de l'ultimatum, où se soumettre ou disparaître devient la règle.
L'analyse de son parcours politique dessine une trajectoire pour le moins erratique. Hier critique virulent du régime, Tchiroma Bakary en est devenu le porte-parole zélé avant de se muer en candidat prétendument indépendant. Sa capacité à changer de positionnement idéologique au gré des opportunités interroge sur la sincérité de ses engagements.
« Son numéro de téléphone est clairement identifiable dans ces échanges », précise notre source, qui requiert l'anonymat. « Ceux qui ont communiqué avec lui reconnaîtront immédiatement son style et ses formulations. »
Les documents révèlent une méthode calculée : Tchiroma Bakary entretiendrait délibérément la confusion et la tension pour mieux positionner son camp. Ses appels publics à l'union nationale seraient contredits par des conversations privées où il qualifie ses adversaires de « chiens sauvages » et de « fanatiques ».
« Dieu est avec nous. Soit ils s'alignent, soit ils meurent » : cette phrase, répétée dans plusieurs conversations, résume sa vision manichéenne du jeu politique.
Ces révélations jettent une lumière crue sur les pratiques politiques camerounaises. L'accumulation de documents compromettants - captures d'écran, enregistrements vocaux, échanges WhatsApp - dessine le portrait d'un homme obsédé par le pouvoir, prêt à toutes les alliances comme à toutes les trahisons.
La communauté politique s'interroge désormais sur l'impact de ces révélations dans un contexte électoral déjà tendu. Les partisans de Tchiroma Bakary dénoncent une « manipulation médiatique », tandis que l'opposition exige des clarifications immédiates.
Alors que le pays s'achemine vers des élections cruciales, ces documents posent une question fondamentale : jusqu'où un homme politique peut-il aller dans la duplicité sans perdre toute crédibilité ?
Le cas Tchiroma Bakary souligne le divorce grandissant entre le discours public et les pratiques privées de certains acteurs politiques. Dans une démocratie en construction, la transparence et la cohérence restent les meilleurs garants de la confiance citoyenne.