Dans un contexte politique tendu à quelques mois de l’élection présidentielle d’octobre 2025, des informations exclusives révèlent que les conseillers d’Issa Tchiroma Bakary ont engagé des discussions discrètes avec l’entourage de Maurice Kamto, leader de l’opposition et président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC). Les deux camps travailleraient actuellement à organiser un échange téléphonique, voire une rencontre, entre les deux figures politiques. Une démarche qui fait écho à l’appel à l’unité nationale lancé par Tchiroma dans sa récente lettre ouverte, Le Peuple au Pouvoir.
Selon des sources proches des négociations, les équipes des deux hommes auraient entamé des contacts depuis plusieurs jours, avec pour objectif de "jeter les bases d’un dialogue constructif". Si aucun détail concret n’a encore filtré sur le contenu des échanges, cette initiative semble s’inscrire dans la volonté affichée par Issa Tchiroma de "rassembler toutes les forces vives de la Nation", comme il l’a écrit dans sa lettre.
Pour certains observateurs, cette démarche pourrait marquer un tournant dans le paysage politique camerounais, souvent marqué par la polarisation. "Tchiroma cherche visiblement à incarner une alternative rassembleuse, au-delà des clivages traditionnels", analyse un politologue sous couvert d’anonymat.
Dans son manifeste, l’ancien ministre avait insisté sur la nécessité d’une "transition républicaine exemplaire", appelant à "rejeter les divisions instrumentalisées". Un passage semble particulièrement résonner avec cette initiative : "La démocratie véritable, c’est celle qui accepte la défaite, respecte l’adversaire et honore la parole donnée."
Le rapprochement avec Kamto, figure emblématique de l’opposition, pourrait donc s’interpréter comme une concrétisation de cette philosophie. Reste à savoir si les deux hommes parviendront à trouver un terrain d’entente, tant leurs parcours et leurs bases électorales diffèrent.
Du côté du MRC, aucune confirmation officielle n’a été donnée, mais certains cadres évoquent "une ouverture à discuter, sans naïveté". Dans l’entourage de Tchiroma, on se montre plus enthousiaste : "Le Cameroun a besoin de dialogue, pas de guerres politiciennes. Cette discussion serait une première étape."
Les réactions sur les réseaux sociaux sont partagées : certains y voient une manœuvre électoraliste, d’un côté comme de l’autre, tandis que d’autres saluent une "initiative courageuse" qui pourrait apaiser le climat politique.
Si ce coup de fil – ou cette rencontre – se concrétise, il pourrait marquer un moment clé de la campagne. Dans un pays où les oppositions peinent souvent à se structurer face au pouvoir en place, une alliance, même tacite, entre deux poids lourds de la scène politique serait un séisme.
Une chose est sûre : Issa Tchiroma semble déterminé à appliquer les principes énoncés dans sa lettre. "Le temps n’est plus à l’attente. Le temps est à l’action", écrivait-il. L’histoire dira si cette action passe par un dialogue avec Kamto.