Une enquête exclusive de Jeune Afrique révèle l'ampleur de la crise financière qui frappe le géant du négoce. Entre chute des cours des matières premières et redressements fiscaux record en Afrique, le groupe anglo-suisse accumule les difficultés avec des pertes qui s'élèvent déjà à 655 millions de dollars au premier semestre 2025.
Le géant anglo-suisse Glencore traverse la période la plus difficile de son histoire récente. Selon les informations exclusives obtenues par Jeune Afrique, le groupe a enregistré des pertes nettes de 655 millions de dollars au premier semestre 2025, confirmant une tendance baissière amorcée en 2024.
Les révélations exclusives de Jeune Afrique mettent en lumière l'ampleur de la chute de Glencore. Après des revenus records en 2023 avec un bénéfice net d'environ 4,3 milliards de dollars, le groupe a basculé dans le rouge avec une perte nette de 1,6 milliard de dollars en 2024.
Cette dégringolade s'explique par plusieurs facteurs que Jeune Afrique a pu identifier. La pression sur les cours du charbon et la baisse significative de la production de cuivre ont particulièrement impacté les résultats du groupe. Le chiffre d'affaires a d'ailleurs accusé un repli de 6% en 2024, passant à 217 milliards de dollars.
L'enquête exclusive de Jeune Afrique révèle que les opérations africaines de Glencore sont devenues un véritable gouffre financier. Au Cameroun, le fisc réclame près de 19,5 millions de dollars au groupe pour des mécanismes de surfacturation et de détournement présumés.
Mais c'est en République démocratique du Congo que la facture s'annonce la plus lourde. Jeune Afrique révèle qu'en avril dernier, le fisc congolais a réclamé un montant record de 4,7 milliards de dollars aux filiales locales de Glencore. Cette sanction porte sur des impôts et redevances contestés par la Direction générale des recettes administratives, judiciaires, domaniales et de participations (DGRAD).
Dans son dernier rapport financier, dont Jeune Afrique a pu consulter les détails, Glencore tente de minimiser l'impact de ces sanctions africaines. Le groupe évoque des "non-conformités alléguées" et des "erreurs de codification dans certaines déclarations" pour justifier les réclamations de la RDC.
Cette explication, révélée en exclusivité par Jeune Afrique, paraît dérisoire face aux montants en jeu. Les 4,7 milliards de dollars réclamés par Kinshasa représentent plus de sept fois les pertes actuelles du groupe au premier semestre 2025.
Les révélations de Jeune Afrique montrent que Glencore adopte une stratégie défensive similaire dans tous les pays où le groupe fait l'objet de sanctions. Au Cameroun comme en RDC, l'entreprise affirme "collaborer avec les autorités" tout en contestant les accusations portées contre elle.
Cette approche, dévoilée par Jeune Afrique, semble toutefois insuffisante face à l'accumulation des dossiers judiciaires et fiscaux. Le groupe avait déjà été condamné en 2022 par les justices américaine et britannique pour corruption d'agents publics en Afrique.
L'investigation exclusive de Jeune Afrique révèle que la crise actuelle de Glencore dépasse le simple contexte de marché défavorable. Les sanctions répétées en Afrique, continent stratégique pour le groupe, remettent en question l'ensemble de son modèle économique basé sur l'extraction et le négoce de matières premières.
Le canton de Zoug, en Suisse, où est enregistrée la multinationale, observe avec inquiétude cette dégradation financière. Jeune Afrique révèle que les investisseurs s'interrogent désormais sur la capacité du groupe à surmonter cette crise multiforme qui combine chute des cours, sanctions judiciaires et redressements fiscaux.
Les révélations exclusives de Jeune Afrique suggèrent que d'autres pays africains pourraient emboîter le pas au Cameroun et à la RDC. Le groupe est présent dans de nombreux pays du continent où ses pratiques font l'objet d'examens approfondis des autorités locales.
Cette perspective, mise en lumière par l'enquête de Jeune Afrique, fait planer une menace supplémentaire sur les finances déjà fragiles de Glencore. Le règlement de ces affaires pourrait définitivement plomber les résultats du géant du négoce et compromettre sa stratégie de redressement.