Actualités of Monday, 4 August 2025

Source: www.camerounweb.com

EXCLUSIF - Cameroun : Comment Ferdinand Ngoh Ngoh avait orchestré l'arrestation de Samuel Eto'o

Les deux protagonistes Les deux protagonistes

Révélations sur un plan secret avorté : le Secrétaire général de la présidence avait préparé l'arrestation du président de la Fecafoot en cas de nomination d'un nouveau sélectionneur pour remplacer Marc Brys.

Selon des informations exclusives obtenues par notre rédaction, Ferdinand Ngoh Ngoh, Secrétaire général de la présidence de la République (SGPR), avait orchestré un plan d'arrestation de Samuel Eto'o, président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot). Cette opération devait se déclencher si la Fecafoot procédait à la nomination d'un nouveau sélectionneur pour remplacer Marc Brys.

L'information, confirmée par plusieurs sources proches du dossier, révèle l'ampleur des tensions qui ont secoué les instances dirigeantes du football camerounais ces dernières semaines.

Nos sources révèlent que le plan élaboré par Ferdinand Ngoh Ngoh prévoyait l'arrestation de Samuel Eto'o "dès sa descente de l'avion" lors de son prochain retour au Cameroun. Cette mesure drastique visait à empêcher toute tentative de la Fecafoot de nommer un adjoint ou un nouveau technicien pour diriger les Lions Indomptables.

Le timing de cette opération n'était pas laissé au hasard. Selon nos informations, le SGPR avait anticipé que Samuel Eto'o pourrait profiter d'un déplacement à l'étranger pour finaliser la nomination d'un nouveau sélectionneur, d'où la décision de l'interpeller à son retour sur le territoire national.


Cette révélation éclaire d'un jour nouveau la récente volte-face de la Fecafoot. Alors que Samuel Eto'o avait initialement maintenu sa position sur la démission de Marc Brys, la menace d'arrestation pesant sur lui a visiblement joué un rôle déterminant dans sa décision de "faire marche arrière".

L'instance dirigeante du football camerounais, qui avait pourtant "envisagé de nommer un de ses adjoints pour prendre les rênes de la sélection", s'est finalement rétractée face à la pression gouvernementale et aux risques judiciaires qui planaient sur son président.

Ce plan d'arrestation révèle l'intensité du bras de fer qui s'est joué entre la présidence de la République et la Fecafoot. Ferdinand Ngoh Ngoh, connu pour sa proximité avec Paul Biya et son influence dans les dossiers sensibles, n'hésitait pas à utiliser l'arsenal judiciaire pour maintenir Marc Brys à son poste.

Cette stratégie de la tension maximale contraste avec la communication officielle qui privilégiait le dialogue et la recherche de solutions consensuelles.

C'est dans ce contexte de menaces que Marc Brys a finalement été réintégré à son poste de sélectionneur des Lions Indomptables. Le communiqué officiel de la Fecafoot, signé jeudi 31 juillet 2025, prend une dimension particulière au regard de ces révélations.

"Fidèle à sa volonté de recherche constante d'un climat apaisé dans sa collaboration avec le ministère de tutelle, le Comité d'urgence de la Fecafoot a décidé de prendre acte du désir exprimé par les deux parties au contrat de poursuivre la relation contractuelle entre le Gouvernement et Monsieur Marc Brys", indiquait le texte signé par Samuel Eto'o.
Cette formulation diplomatique masquait en réalité une capitulation face aux pressions exercées par le SGPR.

Cette affaire soulève des questions importantes sur l'indépendance des fédérations sportives camerounaises face au pouvoir politique. L'utilisation de la menace d'arrestation pour influencer les décisions sportives constitue un précédent préoccupant.

Nos sources indiquent que d'autres dirigeants sportifs suivent de près ce dossier, craignant que de telles méthodes ne se généralisent en cas de désaccord avec les orientations gouvernementales.

Depuis la réintégration de Marc Brys, Samuel Eto'o observe un silence prudent sur les circonstances réelles de cette volte-face. Le président de la Fecafoot, conscient que la menace d'arrestation n'a été qu'reportée et non annulée, privilégie désormais une approche conciliante avec les autorités.
Cette attitude contraste avec son tempérament habituel et témoigne de la pression exceptionnelle qui pèse sur lui.

Cette crise institutionnelle, marquée par des méthodes autoritaires, risque d'avoir des répercussions durables sur la gestion de l'équipe nationale. Marc Brys, maintenu à son poste dans ces conditions, devra composer avec un environnement toujours tendu et une légitimité contestée.
Les prochaines performances des Lions Indomptables seront scrutées à l'aune de cette crise qui a révélé les dysfonctionnements profonds de la gouvernance du football camerounais.

Cette affaire illustre parfaitement le niveau de contrôle exercé par la présidence sur tous les secteurs de la société camerounaise, y compris le sport. Ferdinand Ngoh Ngoh, en orchestrant ce plan d'arrestation, confirme son rôle d'homme fort du régime, capable d'utiliser tous les moyens pour faire plier les récalcitrants.

L'autonomie tant revendiquée par les instances sportives africaines face aux ingérences politiques trouve ici ses limites face à un pouvoir déterminé à maintenir son contrôle absolu.