Vous-êtes ici: AccueilActualités2018 08 26Article 445742

Actualités of Sunday, 26 August 2018

Source: www.camerounweb.com

ENAM: le DG Linus Toussaint Mendjena encore pris pour cible

Le DG de l'ENAM est très critiqué sur les réseaux sociaux Le DG de l'ENAM est très critiqué sur les réseaux sociaux

Le Directeur Général de l’ENAM, Linus Toussaint Mendjena, est encore pris à parti sur les réseaux sociaux à la suite d’un sujet proposé aux candidats au concours d’entrée à l’ENAM cycle B division administrative.
Il était question pour les candidats de « commenter » un extrait du discours de Paul Biya le 8 octobre 2011 alors qu’il lançait les travaux de la construction du Port de Kribi. Sur les réseaux sociaux, plusieurs internautes se sont indignés du libellé du sujet.
Parmi eux, le web activiste Kand Owalski qui dans une lettre ouverte adressé au DG de l’ENAM a critiqué le choix d’un tel sujet à quelques jours d’une élection présidentielle.

Ci-dessous l’intégralité de sa lettre ouverte:

C’est toujours très difficile d’écrire à des traitres de votre calibre sans y mettre toute la rage d’une âme blessée et désolée. Je vous promets tout de même de modérer mon ton pour m’éviter une crise cardiaque. L’écriture de cette lettre a été motivée par ma lecture d’un sujet de culture générale que vous avez proposé aux candidats en cycle B du concours d’entrée dans votre établissement.

LIRE AUSSI: Nouvelles révélations autour de l’attaque du domicile de Ngoh Ngoh

Vous leur demandiez de COMMENTER une « définition prospective et visionnaire de cet homme d’Etat contemporain » sur le concept de pays émergent qu’il décrivait en octobre 2011 à KRIBI comme « un pays où les institutions démocratiques ne peuvent pas être remis en cause ; un pays où l’économie sort de son cadre pour s’inscrire dans la globalisation ; un pays où la pauvreté régresse ; un pays où règne la stabilité et la paix ; un pays heureux ».

Il terminait cette récitation en posant que telle était son ambition pour le Cameroun. Est-il possible de nier la pertinence de cette définition et le poids idéologique qui est le sien ? Ma réponse est que non. Vous comprendrez donc que le problème n’est pas fondamentalement que vous ayez donné pour sujet un discours de Paul Biya ; ce discours est pertinent et dit toute la vérité sur ce que doit être un pays émergent.

Personnellement, je vous en veux d’avoir formulé un libellé qui oblige les candidats à corroborer toute la mythomanie chargée dans le « telle est mon ambition pour le Cameroun » de monsieur Biya quand on sait que ces propos pertinents n’ont rien à voir avec sa politique et son mode de gouvernance de notre pays. Vous savez mieux que nous que votre oligarchie n’a pas pour but de redorer le blason à l’image du Cameroun ; vous travailler à la trainer dans la boue.

Vous auriez dû demander aux candidats de faire une analyse prospective dudit discours à la lumière des actions posées par Biya durant ce septennat en motivant cette projection par des éléments concrets propre à sa politique actuelle afin de déterminer si réellement il était aussi visionnaire que ça ! Cela nous aurait permis de recueillir la vérité sur l’état de pensée des camerounais.

On aurait par exemple commencé par montrer que ce discours ne s’applique pas au Cameroun de Biya car, premièrement, il n’existe aucune institution démocratique dans notre pays ; il existe des appareils de répression et ce sont ces appareils qui ont servi pour l’assassinat de Puis Njawe, de Bibi Ngota, de Mgr Balla, de Charles Atéba EYENE etc. ce sont ces appareils qui ont servi à réprimer les avocats, les enseignants, les médecins, les militaires pour si peu qu’ils essayaient de revendiquer leurs droits. Au Cameroun, lorsqu’on se bat pour sortir de sa misère ou pour dénoncer celle des autres, on est tout de suite en danger de mort, ce même danger que vous préparez déjà pour ma personne en lisant cette lettre.

Parlant de la mondialisation de l’économie, une fois de plus Biya parlait sûrement de la Suisse. Quelle économie a-t-il développé lorsque ce sont des chinois qui cultivent le riz sur nos propres terres ? Quand ses collaborateurs étouffent les entrepreneurs locaux au profit des firmes exogènes ? Biya a aliéné l’économie camerounaise ; loin de la mondialisation, c’est à l’occidentalisation que nous avons tendu la main, n’ayant rien à offrir, si ce ne sont des marchés, y compris les plus élémentaires, tel celui sur la préfabrication par l’Italie du béton.

LIRE AUSSI: Qui était Mgr Bogmis, l’évêque d’Eseka retrouvé mort ce samedi ?

Et la pauvreté ne régresse pas, elle croît. Très peu de camerounais sont capables d’avoir deux repas par jour ; nos femmes et nos mères meurent devant les hôpitaux faute de moyens, l’accroissement de l’insécurité doit aussi beaucoup au chômage des jeunes. La stabilité est un leurre car 05 régions sur 10 sont instables.

Le Cameroun n’est donc pas heureux. Voilà un petit état de la situation à partir de laquelle on peut faire un commentaire prospectif. Cette situation trahit bien l’échec de Biya et la seule prospection qu’on peut en faire est que si les camerounais ne se mobilisent pas pour le dégager d’ici le 07 octobre, le Cameroun se perdra définitivement avant 2035.

Vous continuerez toujours à faire passer des morts dans votre établissement à la place des vivants, d’attribuer des moyennes grotesques aux enfants de votre gourou qui pourtant ne viennent pas à l’école ; vous continuerez à politiser nos établissements avec de pareils chiffons qui musèlent la pensée de pauvres citoyens et les obligent à écrire des choses que la raison refoule.

Quelle connerie ! Biya a passé sept années à construire un port qui n’est pas achevé et vous osez demander aux gens de prospecter sur un discours pompeux qui ne cadre pas avec la réalité matérielle des actions de l’homme ? La prospection c’est que le Cameroun de demain devra impérativement se faire sans vous, sans vos collègues kleptocrates et sans Biya pour la paix, le travail et la patrie de nos enfants.