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Actualités of Sunday, 13 November 2016

Source: france24.com

Drogue, pneus brûlés et trafics en tous genres dans les cimetières de Douala

Un cimétière à Douala Un cimétière à Douala

Dans un cimetière de Douala, notre Observateur a été témoin d’un curieux manège : depuis plusieurs jours des quincaillers viennent brûler des pneus à quelques mètres des pierres tombales sans rencontrer d’opposition particulière. Un comportement qui l’a choqué, mais qui est loin d’être un cas isolé dans les cimetières de la ville, repaire de toutes sortes d’activités… surprenantes.

Alerté par les odeurs de souffre venant d’un cimetière, Christophe Nyemeck, un habitant du quartier Njo-Njo à Douala, s’y est rendu en fin de semaine dernière, croyant à un incendie. Il ne s’attendait pas à y découvrir des individus en train de brûler des pneus au milieu des pierres tombales. Il a pu prendre une vidéo des restes de carcasses brûlés la veille.

Christophe Nyemeck est la personne qui nous a alertés sur ces activités dans le cimetière de Njo-Njo.

Très tôt le matin [vendredi dernier, NDLR], en passant aux alentours du cimetière sur le chemin de mon travail, j’ai remarqué que ça sentait le souffre. J’ai des proches enterrés dans ce cimetière, donc je m’y suis rendu pour voir ce qui clochait. Des hommes brûlaient des pneus à quelques mètres des tombes, et notamment, de celle de mon arrière-grand-mère.

Quand je leur ai demandé ce qu’ils faisaient, ils m’ont expliqué qu’ils brûlaient les pneus pour récupérer le fer de leur carcasse. Avec ça, ils confectionnent un grillage à charbon, une sorte de panier de fils de fer, qu’ils vont ensuite revendre sur les marchés. C’est un objet qui permet de cuisiner en introduisant du charbon de bois. C’est très demandé par les marchands mais aussi pour un usage domestique.

"N’importe qui peut rentrer et faire ce qu’il veut sans être dérangé"

Je suis en colère, car ces gens profanent un lieu sans en être empêchés. Ils m’ont affirmé qu’ils habitaient à proximité et n’avaient pas d’autre endroit où brûler ces pneus sans attirer l’attention, au moins pour commencer leur affaire selon eux. Ils le font quasiment tous les jours, sauf lorsque la police rôde dans la zone.

Brûler des pneus est quelque chose de très réglementé à cause de la fumée que cela produit, on ne peut le faire que dans un espace assez large et pas sur la voie publique. Ce qui me surprend le plus, c’est que je n’ai vu aucun gardien du cimetière lors de mes passages. Malgré la barrière qui clôture le lieu, n’importe qui peut rentrer et faire ce qu’il veut sans être dérangé.