Les gendarmes du poste de Deido ont mis la main sur Mérimée Daniel S., 44 ans, chômeur à plein temps et maître chanteur à ses heures perdues. L’homme, ex-mari d’une employée de Douala, s’est reconverti dans une forme très personnelle de commerce affectif: extorquer voiture et maison à son ex-maîtresse, sous peine de publier ses photos intimes. Une affaire de cœur qui a viré au chantage version immobilière.
Tout avait pourtant commencé sur un air de romance interurbaine. Janvier 2024, mariage à Yaoundé : Germaine K., patronne d’un prêt-à-porter à Bonapriso, croise Mérimée dans le bus du retour. Elle lui offre la courtoisie, il lui sert le charme. À l’arrivée, elle le dépose chez lui. Et voilà que le passager devient partenaire : une relation adultère s’installe, avec week-ends complices et promesses de fidélité.
Mais très vite, l’idylle prend l’eau. En mars, Mérimée commence à réclamer plus qu’un câlin : une maison, une voiture, et pourquoi pas un crédit à vie.
Face au refus de Germaine, il sort l’arme fatale : les photos compromettantes. « Si tu ne paies pas, je publie », menace-t-il. Germaine, soutenue par ses enfants, refuse de céder au chantage et saisit la gendarmerie.
Le 29 septembre, les forces de l’ordre interviennent. Mérimée est interpellé, mais joue la carte du silence numérique : son téléphone reste verrouillé, comme ses ambitions immobilières.
En attendant, il médite en garde à vue sur les limites du romantisme intéressé.