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Actualités of Wednesday, 1 November 2023

Source: Cameroon Tribune

Douala : son ex lui ramène son enfant 22 ans après, il refuse

Les gendarmes sont appelés à la rescousse Les gendarmes sont appelés à la rescousse

Emérent K., séparé il y a environ dix-sept ans d’un enfant dont il s’occupait, a rejeté l’offre de la mère de le lui rendre lundi.

Emérent Jonas K., 45 ans, opérateur économique, a fait appel à la gendarmerie ce lundi, en raison d’une visite peu banale chez lui à Mambanda Bonabéri (arrondissement de Douala IV). De fait, après avoir entendu sonner, l’homme a vu devant son portail, via le système de vidéosurveillance, Sophie I., mère de l’enfant qu’il a eu à 22 ans. Il a aussi vu un jeune homme, qu’il a reconnu comme étant cet enfant, et un autre individu. L’échange qu’Emérent K. aura avec ces visiteurs tourne à la dispute, d’où son appel aux pandores. Des éléments du poste de gendarmerie de Bonendalè sont dépêchés sur les lieux.

Les différentes auditions s’emboîtent pour former une histoire à la trame tragique. En l’an 2000, Emérent Jonas K., à l’époque jeune débrouillard dans le commerce, enceinte Sophie, qui vit encore chez ses parents. Tout ce monde réside à Bonabéri. Emérent reconnaît l’enfant, lui donne doublement son nom et le prénomme Daniel Prévost. Le jeune père s’occupe de son fils, et quand ce dernier a quatre ans, l’envoie à l’école. L’année suivante, les choses changent. Le petit Daniel Prévost, qui habite toujours avec ses grands-parents maternels, est envoyé à Makenene. Son père ne recevra aucune explication. Puis, avec le temps, perdra aussi le contact de Sophie.

Quelques années plus tard, il apprend qu’elle s’est mariée et vit à Deido. Emérent retrouve sa trace et lui rend visite, avec son épouse. Son souci : renouer le contact avec son fils, qui doit alors avoir 13 ou 14 ans. L’homme se serait fait rabrouer par le mari de son ancienne petite amie. Il décide de lâcher définitivement l’affaire : il se consacrera aux deux enfants qu’il a eus dans son foyer.


Mais il semble que de son côté, Daniel Prévost va mal tourner. Il arrête l’école après le Cep, fraie avec des personnes louches, et finit par intégrer une bande de malfrats. Pour faire court, avant ses 21 ans, le jeune homme a fait de la prison à Douala et Yaoundé. En mai 2022, au terme d’une incarcération de deux ans à la prison centrale de Kodengui, il prend la direction d’Edéa. Daniel Prévost intègre un nouveau groupe, qui fait dans le vol de cuivre (et affectionne donc particulièrement les câbles électriques). Il est à nouveau arrêté. Après six mois à la prison principale d’Edéa, le jeune homme se retrouve un jour au tribunal. Et là, coup du destin, le magistrat penché sur son dossier reconnaît le nom de son père, dont il est une vieille connaissance.


Joint au téléphone, Emérent K. résume l’affaire au magistrat : il est bien le père du concerné mais les ponts ont été coupés depuis longtemps, il a juste, de temps en temps, écho de « ses gaffes ». Le magistrat décide d’être clément. Daniel Prévost est relaxé, et l’homme de loi, lui donnant un peu d’argent, lui recommande vivement de retourner chez son grand-père à Bonabéri, et de s’assagir. C’était il y a quelques mois, et on ignore si le garçon avait alors suivi ce conseil.

Toujours est-il que lundi dernier, sa mère a débarqué avec lui chez son géniteur. « Je suis venue te remettre ton fils », aurait-elle répondu, quand Emérent a demandé au trio de visiteurs ce qui les amenait là. L’homme aurait à son tour répliqué : « A quelle heure ?! ». En présence des gendarmes, quand le ton est plus apaisé, Daniel Prévost prendra la parole pour dire qu’il est « devenu conscient » et veut revenir vers son père. Notons que, selon les gendarmes, le jeune homme porte un jean’s « destroy », des boucles d’oreilles et des tatouages. Emérent K. campe sur sa décision, et prévient qu’il ne veut même pas voir le concerné approcher sa barrière. Finalement, les pandores demandent aux visiteurs de s’en aller. Disant au fils qu’après un certain temps, son géniteur pourra peut-être changer d’avis.