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Actualités of Mercredi, 24 Novembre 2021

Source: Mutations

Douala : le plus grand réseau de proxénétisme démantelé

Le plus grand réseau de proxénétisme démantelé Le plus grand réseau de proxénétisme démantelé

Ces responsables de snack-bars dans lesquels prospérait la prostitution encourent jusqu’à 5 ans de prison ferme, conformément au code pénal camerounais.

Pas moins de 50 exploitants et gérants des débits de boissons ont été interpellés dans la nuit de vendredi, 19 au samedi, 20 novembre 2021. Embarqués dans des véhicules pick-ups de la police et de la gendarmerie, ils ont achevé leur soirée arrosée dans les cellules. L’ambiance a été interrompue dans ces snack-bars dès l’arrivée du Sous-préfet de l’arrondissement de Douala 3ème qu'accompagnent une forte escouade de policiers et de gendarmes. La visite nocturne de l’autorité administrative dans ces lieux d’ambiance commence vers 22h. Les snack-bars objet de la descente sont bien ciblés. Dans plusieurs, des filles nues, ou presque, avec comme vêtement, un soutien-gorge et une mini-jupe laissant voir leurs parties intimes. Certaines ont à peine 18 ans.

Aux côtés d’elles, des hommes assis autour des tables noircies par des bouteilles de bière, s’enivrent en toute joie. La scène vécue dans un snack au quartier Brazzaville est la même dans un complexe snack-cabaret-boite de nuit, au lieu-dit « Logbaba Jardin ». Un autre snack s’adonnant à ces pratiques est découvert à Ndogpassi, au lieu-dit Borne 10, pratiquement en face de la brigade de gendarmerie de Nylon.

Le spectacle n’est pas nouveau. Et les habitués du lieu s’en donnent à cœur joie. Plusieurs images des scènes de plaisir tournées dans ces débits de boissons ont fait le tour des réseaux sociaux. Ce qui a justifié la descente du sous-préfet. « Nous avons reçu des informations venant du renseignement, et des réseaux sociaux indiquant que la moralité publique est en train de prendre un coup dans notre arrondissement. Sur instruction du préfet, nous avons décidé de mettre sur pied cette mission commando afin de restaurer la moralité publique, depuis 22h, avec toutes les unités de maintien de l’ordre de l’arrondissement de Douala 3ème, et l’appui de la police municipale de Douala 3ème », indique le sous-préfet, Laurent Victor Ayissi Mvogo.

L’opération a duré toute la nuit, ou presque. De 22h à 4h, plusieurs snack-bars sont passés au peigne fin. Au total, une cinquantaine d’exploitants des débits de boissons et de gérants interpellés, ainsi que les personnes se livrant à la prostitution. « Cette opération nous a permis de mettre la main sur des nids de perversion où cette dérive est pratiquée. Nous avons interpellé une cinquantaine de jeunes dames, en tenue illicite, prêtes à l’action », note-t-il. Des scellés ont été apposés sur ces lieux de divertissements sexuels et des poursuites judiciaires seront engagées contre les contrevenants.

Dans une correspondance adressée au Minat, avec pour objet, « dénonciation et alerte sur l’organisation des scènes pornographiques dans les bars », en date du 15 novembre 2021, le président national du Syndicat national des débits de boissons et bars du Cameroun (Syndebarcam) dénonçait déjà ces dérives. Face à ces images choquantes montrant des scènes pornographiques dans un snack bars dans la ville de Douala, depuis le week-end du 14 novembre 2021, Hervé Nana sollicitait déjà que « des sanctions appropriées et fermes soient prises à l’endroit de tous ceux qui se livrent à ces pratiques qui ternissent l’image de ce secteur d’activité».

Pour y mettre définitivement un terme, le Syndebarcam propose « qu’il soit créé dans chaque région, un comité de lutte contre les mauvaises pratiques (striptease, vente et consommation ouverte de stupéfiants dans les débits de boissons). Ledit comité, pour être efficace, devra comporter les responsables locaux des débits de boissons, et des Fmo, sous l’encadrement de vos services déconcentrés », écrit-il. Une action qui n’empêche pas que la loi soit appliquée. Selon les articles 294 et 343 du code pénal, ces derniers en courent une peine d’emprisonnement allant de 6 mois à 5 ans et une amande allant de 20 000Fcfa à 500 000Fcfa pour des pratiques de prostitution.