Vous-êtes ici: AccueilActualités2018 01 12Article 430361

Actualités of Friday, 12 January 2018

Source: cameroon-info.net

Douala: dupées depuis 32 ans, 908 familles crient leur ras-le-bol

Ils réclament leur indemnisation Ils réclament leur indemnisation

Les membres de l’association des anciens de l’axe-lourd Bépanda-Bonabassem-Bonatéki ont une fois de plus exprimé leur désarroi jeudi dernier à Douala.

32 ans déjà, et toujours aucune solution trouvée par le gouvernement camerounais, pour soulager ces camerounais de leurs peines. Depuis 1986 que près de 908 familles ont perdu leurs terres en faveur de la construction de l’axe-lourd Bépanda-Bonabassem-Bonatéki, dans l’arrondissement de Douala 5e, aucune initiative n’a été entreprise par l’Etat pour que ces victimes du développement urbain soient indemnisées.

Il y a eu des morts entre temps, mais ceux qui vivent encore, en majorité du troisième âge à nos jours, continuent d’attendre, malgré les multiples démarches administratives.

« Nous avons été expropriées de nos terres pour cause d’utilité publique, au cours des travaux de viabilisation de la ville de Douala faisant suite à l’arrêté n?00497/Y/14.4/MINUH/D222 du 02 Mai 1986 sur l’axe-lourd Bépanda-Bonabassem-Bonatéki. Nous avons saisi même la Commission des Droits de l’homme, la Conac, toutes les administrations concernées, ils ont reconnu que nous avons raisons. Mais rien n’est fait jusqu’aujourd’hui », déplore Augustin Tayou, l’une des victimes.

Réunis au sein de l’association des anciens de l’axe-lourd Bépanda-Bonabassem-Bonatéki, créée en 1986, ils ont manifesté une fois de plus leur mécontentement face à cette situation qu’ils condamnent, au cours d’une conférence de presse donnée jeudi dernier à Douala. Leur dernière manifestation remonte à septembre 2017.

« L’administration fait la sourde oreille. Un dossier ne peut pas arriver à Yaoundé avec toutes les informations nécessaires et on renvoie encore au niveau du préfet ? Maintenant qu’on a épuisé toutes les voies de recours, saisi toutes les instances, ce qu’il y a lieu de faire, c’est d’aller à la justice parce que le dossier est déjà chez le Premier Ministre et s’il décide même aujourd’hui, nous serions indemnisés », déclare Ebenezer Bèlè Mouangue, le président de cette association.

A l’époque des faits, une liste d’évaluation des mises en valeur des terres de ces 908 familles attestait que le montant des indemnisations s’élevait à un peu plus d’un milliard F Cfa (1.798.497.540 FCFA). Cependant, aucune de ces victimes n’a perçu le moindre centime depuis 32 ans.

L’association des anciens de l’axe-lourd Bépanda-Bonabassem-Bonatéki continue néanmoins d’espérer. « Le Cameroun est dans une année électorale, et la CAN 2019 approche à grand pas. Nous souhaitons donc que notre problème soit résolu », soutient le président.