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Actualités of Monday, 14 March 2016

Source: journalducameroun.com

Douala: Indignation générale suite à la mort de Monique

Douala: Indignation générale Douala: Indignation générale

Les images de Monique Koumaté, éventrée par l’une de ses proches samedi, et médiatisées sur les réseaux sociaux, ont provoqué une vague d’indignation et fait réagir les autorités.

Indifférence, négligence, manque d’humanisme, abandon des médecins, démission collective du corps médical, etc. les jugements ont fusé tout le week-end sur les réseaux sociaux, au cours des débats télévisés du dimanche, et au sein des partis politiques d’opposition ; après le décès médiatisé samedi d’une femme morte en couches, avec des jumeaux, à l’hôpital Laquintinie de Douala, un établissement hospitalier public dans la capitale économique du Cameroun. Ce qui choque dans ces images, c’est l’acte porté par une proche de Monique Koumate, en ouvrant le ventre de la défunte devant le pavillon de la maternité de l’hôpital, pour en retirer deux fœtus.

Les défenseurs de cette dame estiment que le geste aurait été porté par désespoir pour tenter de sauver ce qui était encore en vie (les fœtus) au moment de l’arrivée de désormais feu Monique Koumate (31 ans) à l’hôpital Laquintinie. Cette version des faits met l’accent sur une non-prise en charge immédiate de la dame au moment de son arrivée à l’hôpital, car étant incapable de payer la caution qui aurait été demandée.
 

Le corps de Monique Koumate a été enlevé à L'hôpital laquintinie samedi, 12 mars 2016 Version et contre-version
Dans un point de presse accordé hier, dimanche 13 mars, par le ministre de la Santé publique (Minsanté), André Mama Fouda, et largement relayé sur la radio et la télévision publique, la thèse de la négligence a été rejetée. Le Minsanté a indiqué pour sa part que Mme Monique est arrivée à l’hôpital Laquintinie déjà morte.

«La personne était décedée et la famille a imaginé que le fœtus bougeait. On ne pouvait pas non plus l’admettre en maternité où des femmes étaient en travail. La maternité n’était pas le lieu indiqué pour cette femme, donc, nous ne pouvons pas dire qu’il y a eu une négligence particulière», a-t-il défendu ce lundi dans la presse publique.



Néanmoins, quatre personnes ont été placées en garde à vue dans cette affaire dont le ministre assure qu’une enquête a été ouverte. « Dès que cet événement est arrivé, la police qui était sur les lieux, le procureur de la République a auditionné les principales personnes concernées. C’est ainsi que, pour l’instant, la sage-femme et le major de la maternité sont en garde à vue, pour bien cerner ce qui s’est passé. Le morguier qui a peut être facilité l’accès à la lame est aussi interpellé ainsi que la dame qui a pratiqué cet acte ignoble. Personne n’a le droit d’ouvrir le corps d’une personne même décédée », a précisé le Minsanté.

La police a dispersé un rassemblement effectué devant l’hôpital Laquintinie le week-end en soutien aux proches de Monique Koumate, à la dame qui a pratiqué l’opération à ciel ouvert; et pour demander justice sur cette affaire.
 

Des images du rassemblement organisé le week-end devant l'hôpital Laquintinie à Douala Appel à la réforme des urgences
Le gouverneur de la région du Littoral, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, a indiqué, sur la radio publique nationale, que la publication des photos de cette patiente sur les réseaux sociaux ne devait pas servir à des acteurs pour fomenter du « trouble » dans la région du Littoral. Il a demandé dans ce sens aux populations de «garder le calme» en attendant l’issue de l’enquête.

Une pétition a été lancée en ligne, sur le site Change.org, pour exiger la réforme des urgences au Cameroun.

Le problème de la prise en charge dans les hôpitaux publics est néanmoins pris au sérieux au sein du gouvernement. Le 24 février 2016, le ministre de la Santé publique a adressé une lettre-circulaire aux directeurs généraux et directeurs des formations sanitaires de 1er, 2ème et 3ème catégorie, leur demandant de prendre en charge, dans l’urgence et de manière prioritaire, « les urgences médicales ou chirurgicales» ; «le paiement des soins et autres actes étant exigible 24 heures plus tard», rappelle le Minsanté dans ce document consulté par notre journal.