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Actualités of Friday, 17 March 2017

Source: fr.allafrica.com

Douala II: des assaillants ont agressé les riverains

Une cinquantaine d'assaillants ont agressé les riverains de New Bell et Nganguè Une cinquantaine d'assaillants ont agressé les riverains de New Bell et Nganguè

«On a fait le tour des quincailleries pour ramasser toutes les machettes. On les attend. » Blaise a la vingtaine, le visage fermé. Dans sa main gauche, on peut voir le manche d'un couteau qui dépasse. La lame très effilée et très tranchante, on la découvre une fois qu'il ouvre un peu la paume. Il fait partie d'un petit groupe de jeunes montant la garde sur l'un des axes de Babylone, devant l'hôtel Fatima. Le « chef » de groupe est plus âgé, armé quant à lui d'une latte, il campe devant une corde, une « barrière de sécurité » qu'ils ont attachée pour barrer la route et qui est pareille à l'autre sortie. Aucune moto ne passe.

Sur le bitume, des débris de plats et de tasses traînent. Un petit aperçu de la lourde atmosphère qui régnait hier 15 mars 2017 à New Bell, aux alentours de 13h. « On les attend » est mis pour la cinquantaine d'individus, armés de machettes, couteaux et gourdins, ayant pris d'assaut plusieurs coins de l'arrondissement de Douala II et commis de nombreuses agressions dans la nuit de mardi 14 à hier 15 mars. Ils étaient de retour quelques heures après, au matin de ce mercredi, faire la promesse aux riverains de revenir plus tard dans la soirée. Ce qui a déclenché la colère des habitants et surtout des jeunes, qui ont pris des mesures plutôt radicales, comme l'a dit Blaise et comme l'explique une dame rencontrée plus tôt non loin de l'Hôtel la Côte, sur l'axe qui mène à Njong-Mabi : « Les enfants ont limé des machettes qu'ils ont gardées dans les maisons. »

Comme pour lui donner raison, on aperçoit à quelques mètres un adolescent muni d'un coupe-coupe. « Vous voyez qu'ils se promènent avec », ajoute-t-elle en le montrant discrètement du menton. Ce qui serait à l'origine de toute cette violence, c'est la mort d'un individu par vindicte populaire, dans la nuit de dimanche à lundi, pris en flagrant délit de braquage, comme le raconte Blaise, très remonté : « Donc ils pensent qu'on devrait se laisser agresser ? Ils disent qu'ils vont venger la mort de leur frère. Ce matin, ils ont dit qu'ils l'enterrent et après ils vont revenir. »


Il relate la soirée du braquage : « Sortant de Makéa, ils sont arrivés aux environs de 21h de tous les côtés sur des motos. Ils nous ont encerclés. J'étais dans un restaurant. Ils sont entrés et ont demandé à tout le monde de mettre les mains en l'air. Ils nous ont dépouillés et ont pris la caisse. » Son voisin renchérit :

« Ils agressaient tout le monde, hommes, femmes, jusqu'aux enfants. Il suffisait que tu passes en route avec un paquet, ils ne se souciaient pas de ce qu'il y a dedans, ils arrachaient. Ils sont entrés au bar Parlement 9, ils ont porté l'écran plasma. Ils braquaient même les call-boxeuses. » Une situation qui a obligé les éléments des forces de l'ordre et de sécurité à effectuer une descente sur le terrain hier .