À la suite de la mort de quatre soldats camerounais tués hier lors d’une embuscade tendue par des combattants séparatistes à Bambili, dans la région du Nord-Ouest, la situation s’est de nouveau tendue ce matin. Des tirs nourris ont éclaté dans la même zone, perturbant les cours pendant près d’une heure et provoquant une vive panique parmi les élèves et les enseignants.

Ces nouveaux échanges de tirs, probablement liés à l’attaque meurtrière de la veille, ont ravivé les craintes liées à la dégradation continue de la sécurité dans la région — tout en relançant le débat sur la gestion du conflit par le gouvernement.

Malgré la gravité des faits, la CRTV, média d’État, n’a pas rapporté l’incident, et aucune déclaration officielle n’a été faite ni par le ministre de la Défense, ni par la Présidence de la République. Ce silence persistant suscite la colère d’une partie de l’opinion, qui y voit la preuve de l’indifférence du régime envers ses propres troupes, pourtant déployées dans des conditions extrêmement dangereuses.

Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest vivent depuis près d’une décennie un conflit armé marqué par la violence, les déplacements massifs et une méfiance croissante entre la population et l’État.

Pour les observateurs, le refus du gouvernement de reconnaître publiquement la mort de ses soldats traduit une crise profonde de transparence, de responsabilité et de leadership au cœur même de la réponse sécuritaire du Cameroun.