Un cadre de l'UNDP qui a vécu de l'intérieur, les débuts du part sous Bello Bouba Maigari vient de faire un témoignage inédit sur les relations entre le candidat et son vieil ami - ennemi quelques fois- Paul Biya.
Après ce témoignage en anonyme, on comprend aisément pourquoi certains observateurs avisés disent sans avoir peur de se tromper que "Bello Bouba n'osera jamais trahir Paul Biya".
Lisons:
"Quand Bello est revenu du Nigeria. Il a trouvé que sa maison avait été pillée. On avait même coupé l'électricité et le téléphone. Pour passer des appels, il allait au bureau de poste en face, un peu comme monsieur Lambda. On l'a d'abord aidé à reprendre l'UNDP à Samuel Eboua, l'ancien Premier Ministre Sadou Hayatou y a été pour beaucoup. Bien sûr qu'il avait été mandaté par le sommet. En effet, pour que la tripartite aboutisse, le RDPC devait automatiquement le soudoyer pour qu'il soit favorable ; parce que Samuel Eboua avait rejeté totalement le contenu de ces assises ( Tripartite) et était pour un boycott actif".
"Je confirme que c'est le parti au pouvoir qui avait organisé le congrès de l'UNDP qui a porté Bello à la tête de ce parti à Garoua. À la fin Eboua fut débarqué. Vous connaissez la suite, la tripartite était passée comme une lettre à la poste avec l'onction de l'UNDP ayant pour Président Bello. J'ai l'impression que nous sommes en train de revivre la même chose en 2025 […] Je connais également très bien Tchiroma. Il n y aura jamais de coalition entre les deux, pour des raisons évidentes. Tchiroma a presque grandi au palais, c'est Ahidjo qui l'avait envoyé en France à l'âge de 25 ans pour qu'il devienne ingénieur. Au retour, il est devenu directeur technique. Après le coup d'Etat du 06 Avril 1984, il avait été arrêté. Il a passé plusieurs années à la prison de Yoko […] Tchiroma n'est pas dans un jeu, sa démission du gouvernement était sincère. C'est quand il a démissionné, que le pouvoir a demandé aussi à Bello de démissionner pour disperser les voix. Vous verrez bien que des cadres du parti tels que Badjika, Djalloh et les autres sont restés en fonction. Ne soyez pas surpris que après l'élection présidentielle, Bello lui-même retourne encore au gouvernement".