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Actualités of Thursday, 26 May 2016

Source: journalducameroun.com

Des otages camerounais se trouvent dans la forêt de Sambisa

Sambisa, la forêt de tous les dangers Sambisa, la forêt de tous les dangers

D'après un officier supérieur de l'armée camerounaise, cette forêt demeure un bastion redoutable de Boko Haram.

Boko Haram est soupçonné de détenir des centaines de captifs, dont les quelque 200 filles de Chibok enlevées en 2014, dans la forêt de Sambisa dans le nord-est du Nigeria.Le groupe nigérian a fait de ce vaste territoire un sanctuaire lui permettant de résister aux forces armées africaines parties à sa traque.

Boko Haram est soupçonné de détenir des centaines de captifs, dont les quelque 200 filles de Chibok enlevées en 2014, dans la forêt de Sambisa dans le nord-est du Nigeria.

Les forces armées nigérianes, aux côtés de celles du Cameroun, mènent des opérations dans cette zone reculée pour tenter de libérer les otages du groupe islamiste nigérian. Mais cette forêt présente bien des difficultés pour les soldats engagés dans la traque des insurgés de Boko Haram.

D’une superficie d'environ 60 000 km2, la forêt de Sambisa couvre un vaste territoire du nord-est du Nigeria. Difficilement pénétrable en raison d’arbustes épineux notamment, Sambisa a vite attiré Boko Haram qui a fait de la partie proche avec le Cameroun son repaire.

Le Colonel Boubacar Bakary, l'un des officiers supérieurs de l’armée camerounaise, commande les troupes de combat autour de la forêt.

«La forêt de Sambisa est très dangereuse, car elle est l'un des principaux bastions de Boko Haram. Beaucoup de soldats camerounais y ont perdu leur vie. De nombreux otages camerounais que nous recherchons sont dans cette forêt. Nos troupes font tout leur possible pour éliminer Boko Haram et prendre le contrôle total de la région», nous confie le Colonel Bakary.

Les autorités camerounaises ont fait état de deux soldats tués et trente blessés depuis le lancement d’une nouvelle offensive dans la forêt de Sambisa en mars dernier, même si, d’après le Colonel Bakary, ses troupes s’y sont engagées depuis plus d'un an.

Le grand territoire sur lequel s’étend Sambisa, longeant quatre Etats du Nigeria, pose justement un gros défi aux militaires. La région est peu peuplée et est recouverte d’une végétation dense qui entrave la surveillance aérienne. Il y a peu de routes. Le terrain rocailleux et accidenté rend énormément compliqué tout accès par voie terrestre.

L'armée nigériane a bombardé la forêt et a pu détruire plusieurs camps de Boko Haram, mais l’opération est menée avec prudence en raison de la présence des femmes et enfants pris en otages. D’autant que selon le Colonel Bakary, Boko Haram utilise les prisonniers comme boucliers humains. La forêt, dit-il, est infestée de mines terrestres.

Mais il y a eu, malgré tout, quelques bonnes nouvelles.

Dans la ville frontalière camerounaise de Tourou, des centaines de personnes se sont mobilisées dimanche pour accueillir Habibba Assale.

Boko Haram avait kidnappé cette jeune fille de 16 ans et plusieurs autres il y a deux ans avant de les emmener dans la forêt. Elle a pu s’échapper la semaine dernière lors d'un raid mené par des soldats nigérians mais a dû abandonner son bébé derrière.

«Après notre enlèvement, nous avons passé quelques semaines dans un camp de détention dans une grotte de Sambisa puis nous avons été remises à des combattants de Boko Haram comme épouses. Ils nous ont instruites sur comment détoner des bombes et nous ont dit que nous irions au paradis si nous nous battons jusqu’à la mort au nom d’Allah. Je suis très reconnaissante à tous les soldats qui ont sauvé ma vie, mais il y a encore tant de filles et de femmes dans la forêt», nous dit Habibba.

Le journaliste camerounais Fonka Mutta a pu récemment se rendre dans cette forêt aux côtés des militaires.

«Contrairement à ce que pense le public, on ne peut pas tout simplement pénétrer dans Sambisa et régler le problème. Ce n’est pas aussi simple que cela», affirme Mutta.

Quant à l'armée du Cameroun, elle ignore le nombre de Camerounais détenus dans la forêt, surtout que des familles, par peur de représailles de la part de Boko Haram ou même d’être stigmatisées par les voisins, ne signalent pas toujours les enlèvements.