Vous-êtes ici: AccueilActualités2024 01 06Article 760031

Actualités of Saturday, 6 January 2024

Source: www.camerounweb.com

Derrière les barreaux de Kondengui : des pratiques sexuelles taboues au sein de la prison

Derrière les barreaux de Kondengui : des pratiques sexuelles taboues au sein de la prison Derrière les barreaux de Kondengui : des pratiques sexuelles taboues au sein de la prison

Au cœur du pénitencier de Kondengui à Yaoundé, un sombre tableau émerge, révélant des pratiques sexuelles troublantes dictées par la faim et la promiscuité. Dans les quartiers surpeuplés 8 et 9, où près de 3000 détenus s'entassent dans des conditions déplorables, la survie prend des formes inattendues.

La tragédie se dévoile à travers des actes de prostitution orchestrés par des détenus désespérés cherchant à satisfaire leurs besoins vitaux. La faim, omniprésente dans cet univers carcéral, pousse certains à des extrémités impensables. Récemment, l'histoire tragique d'A.C. a défrayé la chronique, illustrant la vulnérabilité des détenus face aux prédateurs de la prison.

A.C., confronté au régime alimentaire minimal imposé par l'administration, a attiré l'attention d'H.B., un bienfaiteur apparent. Ce dernier, un vendeur ambulant prospère, a offert protection et nourriture à A.C., l'exposant involontairement à des abus sexuels sous l'emprise de substances illicites.

La surpopulation carcérale amplifie ces réalités sordides. Des quartiers conçus pour accueillir une trentaine de détenus se retrouvent fréquemment avec bien plus d'occupants. La distribution des "mandats" – des places dans des lits superposés – devient un luxe, tandis que les plus démunis, surnommés les "Flottants", errent sans lieu de repos attitré.

Au-delà des drames individuels, ces pratiques mettent en lumière les réalités complexes de la sexualité en prison. Privés de relations conjugales, les détenus trouvent des exutoires clandestins pour satisfaire leurs besoins intimes. L'homosexualité, bien que réprimée par la loi, émerge comme une réalité inévitable au sein des murs de Kondengui.

La difficulté d'accéder à des relations consensuelles conduit certains détenus à devenir des acteurs notoires de ce que l'argot carcéral nomme les "baiseurs d'anus". Des couples clandestins se forment dans l'obscurité des cellules, mettant en lumière les défis intimes auxquels sont confrontés les prisonniers.

Face à ces pratiques, certains détenus, révulsés par cette réalité, tentent de s'abstenir, se résolvant à la masturbation solitaire ou à des relations platoniques avec des détenues. Cependant, pour beaucoup, la faim pousse à des échanges épistolaires effrénés, où les déclarations d'amour sont souvent suivies de demandes financières pour subvenir aux besoins alimentaires.

Cette plongée dans l'univers carcéral de Kondengui révèle la cruauté des conditions de vie et soulève des questions sur la nécessité d'une réforme pénitentiaire, cherchant à garantir la dignité humaine même derrière les barreaux.