Actualités of Friday, 10 October 2025
Source: www.camerounweb.com
À quelques jours de la présidentielle du 12 octobre, Samuel Hiram Iyodi, l'un des plus jeunes candidats en lice, a tranché sur la question des alliances au sein de l'opposition. Dans une déclaration relayée par le blogueur Kevin le Terrible, il explique pourquoi il refuse catégoriquement de rejoindre une coalition dirigée par d'anciens membres du gouvernement Biya.
"Il est difficile pour ma base électorale de choisir en tête de file de cette coalition-là quelqu'un qui a été ministre de la République pendant 20 à 30 ans et qui est donc responsable partiel des malheurs que les Camerounais vivent depuis 43 ans", a déclaré Samuel Hiram Iyodi, visant directement Issa Tchiroma Bakary et Bello Bouba Maïgari, deux anciens ministres de Paul Biya passés dans l'opposition.
Le jeune candidat pointe notamment le timing de leur rupture avec le régime. "Des personnes qui ont démissionné il y a à peine 3 à 4 mois avant l'ouverture du processus électoral étaient encore ministres de la République, ça nous a été difficile", a-t-il souligné, remettant en cause la sincérité de leur engagement pour le changement.
Pour Samuel Hiram Iyodi, l'opposition camerounaise doit incarner une rupture claire avec l'ancien système. "Nous pensons que même dans le cas de la transition, il faut mettre devant un visage et un programme qui incarne clairement la rupture que le peuple camerounais attend", a-t-il affirmé.
Cette position tranche avec les appels lancés par certains acteurs politiques à un "vote utile" derrière les figures les plus en vue de l'opposition, notamment Issa Tchiroma Bakary, qui bénéficie du soutien de plusieurs personnalités comme Abdouraman Hamadou Babba.
Les propos de Samuel Hiram Iyodi reflètent une fracture générationnelle au sein de l'opposition camerounaise. Pour une partie de la jeunesse et de la société civile, les anciens cadres du régime Biya, même ralliés à l'opposition, ne peuvent prétendre incarner le changement radical attendu par les Camerounais après plus de quatre décennies de pouvoir.
Cette posture pourrait compliquer davantage les tentatives de coalition au sein d'une opposition déjà fragmentée, avec douze candidats en lice face à Paul Biya. La question reste posée : l'opposition camerounaise peut-elle gagner divisée, ou cette fragmentation servira-t-elle une fois de plus les intérêts du parti au pouvoir ?
Le scrutin du 12 octobre dira si la stratégie du "vote utile" autour des anciens ministres l'emportera, ou si la demande de renouvellement incarnée par des candidats comme Samuel Hiram Iyodi trouvera un écho suffisant auprès de l'électorat camerounais.