La journée du vote est arrivée à sa fin et le verdict est annoncé. Les forces de l'ordre, positionnées un peu partout, sentent un vent nouveau souffler sur leurs uniformes et ne sont visiblement pas d'humeur très joyeuse.
L'élection présidentielle, la nouvelle depuis celle de 2018, ne s'est pas déroulée sans heurts. Des scènes de violence ont été aperçues ici et là, engendrant des dégâts et des pertes considérables.
Des coups de feu et des jets de gaz lacrymogènes ont été entendus et vus dans la ville de Garoua il y a quelques instants. Le quartier Marouaré, par exemple, où réside le candidat à l'élection, Issa Tchiroma, a été pris d'assaut.
Nous avions signalé une forte présence policière sur place. Les corps habillés déployés dans la zone ont pris sur eux d'interdire les entrées et les sorties. Les mouvements sont restreints et la surveillance est forte.
Malgré cela, les populations ont ignoré cette interdiction des policiers et des gendarmes, envahissant le quartier susmentionné pour protéger leur vote, montrer qu'elles tiennent à voir Issa Tchiroma Bakary devenir président de la République et qu'elles aspirent au changement au sommet de l'État pour que les conditions de vie et de travail de tout le monde s'améliorent.
Après plusieurs minutes de défis, confirme le lanceur d'alerte N'zui Manto, des coups de feu ont retenti et du gaz lacrymogène a été lancé. Cela ne décourage pas les personnes sorties dans la rue qui se renforcent et promettent ne pas quitter le quartier.
L'activiste est sûr d'une chose, comme plusieurs observateurs le sont, les heures qui arrivent s'annoncent chaudes. En effet, les résultats des votes parvenant de la diaspora camerounaise placent largement Issa Tchiroma en tête, un scénario auquel ne s'attendait certainement pas le régime en place.