Actualités of Monday, 22 December 2025
Source: L’Indépendant n°989
Le contrôle de la quasi-totalité des conseils municipaux et l’inféodation de la chefferie traditionnelle, prédisposaient d’une élection des conseils régionaux franchement sans enjeux pour le RDPC. Au Sud, et à l’Est, les fondements du parti des flammes ont fortement été ébranlés lors du processus de désignation des bureaux des conseils régionaux.
En reprenant à l’UNDP la présidence du conseil régional de l’Adamaoua, l’Est et le Sud constituent un cas clinique du profond malaise au sein d’un parti ayant longtemps fonctionné sous le cache-sexe de « la discipline du parti ». Le divorce est désormais consommé entre la base et un sommet constitué d’une élite ventriloque et illégitime. La rhétorique fanée des « hautes instructions, plis fermés » a du mal à passer.
La faute à un parti qui n’a pas renouvelé ses instances et qui procède aujourd’hui par trafic d’influence et pilotage automatique. Où sont passés les gardiens du temple ? Le Littoral aurait dû connaître la même tourmente si le ministre d’État chargé de la justice n’était venu à la rescousse pour atténuer les secousses d’une base qui a longtemps rogné son frein.
Le Sud interpelle à plus d’un titre. Le renouvellement des organes de base s’est déroulé dans un climat inédit de violence. Alors que les blessures n’étaient pas encore pansées, le magistère du tout premier président du conseil régional du Sud, a viré en peau de chagrin. L’ex-capitaine des Lions Indomptables cuvée 1972 dont le militantisme est pourtant éprouvé, a sombré dans la folie des grandeurs. Le scandale des rideaux estimés à 60 millions de Fcfa n’est rien à côté de ses dépenses somptuaires, de sa gestion opaque et de ses voyages dispendieux à l’étranger. En embuscade, il y avait le vice-président, un douanier bientôt à la retraite qui a vécu de l’intérieur la banqueroute.
Éric Gervais Ndo a pris sa revanche à la bonne heure. Dopé par une base exacerbée, soutenu par la nièce du président du parti qui s’en tire avec un strapontin de vice-présidente à défaut du perchoir, cette nouvelle équipe ne peut guère faire pire que la précédente.
En dépit des soutiens supposés ou réels dont il peut se prévaloir, à l’instar de sa proximité avec le DCC, Bikoro Alo’o Antoine a été désavoué par la base. Il arpentait encore les couloirs de la présidence de la République vendredi dernier où il se lamentait auprès de son mentor, de l’échec de son investiture à la présidence du conseil régional du Sud.
Le trafic d’influence d’un quarteron de ministres ayant manœuvré pour préposer à la mangeoire un candidat rattrapé par sa réputation de ripoux à la SNH et au Chantier naval industriel, a été stoppé net. Rien ne sera plus comme avant. Le socle granitique préfigure les joutes électorales sans merci lors des municipales et législatives qui se profilent à l’horizon. Au regard du séisme observé lors de la présidentielle, et de cet électrochoc dans le conseil régional du Sud, le RDPC pourrait se réveiller avec la gueule de bois au lendemain des prochaines consultations électorales.