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Actualités of Saturday, 15 September 2018

Source: cameroonvoice.com

Depuis Kondengui, les condamnés de Biya appellent à sa réelection

A la prison civile de kondengui, les condamnés appellent à voter Biya A la prison civile de kondengui, les condamnés appellent à voter Biya

Appel du pied ou démarche logique entre membres du gang des crapules ? Difficile à dire, mais le fait est là : le président sortant du Cameroun et candidat à sa succession lors de l'élection présidentielle du 7 octobre prochain semble avoir la préférence des individus qui ne brillent pas toujours par leurs attitudes exemplaires vis-à-vis de la société et de la loi.

La dernière illustration en date est donnée par la position que vient de prendre depuis son séjour carcéral de Kondengui, l'ancien ministre de l'Eau et de l'Energie, Basile Atangana Kouna au sujet du scrutin majeur et déterminant pour l'avenir du Cameroun qui se tiendra dans trois semaines.

Capturé au Nigeria le 23 mars dernier alors qu'il tentait de s'enfuir –vers le Canada, dit-on- pour échapper à des poursuites judiciaires en rapport avec sa gestion présumée scandaleusement "gabégique" de l'ancienne Société Nationale des Eaux du Cameroun (ex-Snec qu'il précipita dans la liquidation en 2006 après en avoir été l'Administrateur Provisoire pendant quatre ans, puis de la Camwater, société en charge de la gestion du patrimoine public du secteur de l'eau potable, dont il fut le tout premier Directeur Général de 2008 à sa nomination au sein du gouvernement en décembre 2011, le Dr. Basile Atangana Kouna qui avait été ramené au Cameroun menottes aux poings comme un bandit de grand chemin, vient de s'adresser aux populations de son département d'origine, la Mefou et Akono, auxquelles - du fond de sa cellule - il donne instruction de ne pas accorder la moindre voix aux adversaires du président Paul Biya.

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Des commentateurs hilares y voient certes un acte de marchandage qui serait posé dans l'optique pour l'ancien ministre en proie à des tribulations judiciaires de recevoir le moment venu, un juste retour de manivelle de la part de celui dont on dit qu'il a mis en œuvre tous les moyens, licites ou non, pour remporter à tout prix l'élection du 7 octobre, et qui sera toujours, par conséquent, le président du Conseil Supérieur de la Magistrature, donc le seul à même de gracier qui il veut, y compris un détenu ayant écopé de plusieurs peines capitales, ou encore celui qui peut décider –via son ministre de la Justice-, par-delà la soi-disant indépendance du pouvoir judiciaire au Cameroun qui n'est que de la poudre aux yeux, de la cessation des poursuites à l'encontre d'un gestionnaire s'étant montré indélicat avec la fortune publique.

Quand le condamné à mort Daniel BISONG s'entichait du président Biya


Mais pour ceux qui aiment à fourrer leurs nez là où il ne faut pas, c'est-à-dire au fond des choses, l'adage ce qui s'assemble se ressemble s'applique à cette sortie de Atangana Kouna considérée comme un signe qui ne trompe pas, sur les types de sympathie dont bénéficie le président Paul Biya.

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Cette symbolique semble d'autant plus indiscutable selon eux que » ce n'est pas la première fois que le président Biya "est victime" du soutien des hors-la-loi qui tentent d'acheter leur élargissement en flattant son égo.


« En 2016, rappellent-ils, c'est un certain Daniel Bissong, condamné à mort depuis 1997 pour coaction de vol aggravé avec ports d'armes et écroué à la prison centrale de Nkondengui, qui avait défrayé la chronique en adressant à Paul Biya un appel à se présenter à l'élection présidentielle de 2018 ».

Dans sa correspondance ayant pour objet « motion de soutien pour la candidature de Paul Biya aux prochaines élections présidentielles », l'homme se trouvant dans le couloir de la mort expliquait : « J'ai commencé à croire que le Président Paul Biya est un bon père à partir du problème de Bakassi qu'il a récupéré dans la paix et lorsqu'il a demandé à tous les Camerounais d'envoyer leurs enfants à l'école afin qu'un jour, même sans lui, qu'ils puissent signer les bons contrats avec les blancs et qu'on ne les trompe pas. ». « Monsieur le Président, si vous n'étiez pas un bon chef, le Cameroun devait déjà être envahi par les envahisseurs, votre candidature est la bienvenue pour le bien de tous les Camerounais », ajoutait-il en guise de conclusion de son appel que Paul Biya a visiblement entendu, deux ans plus tard, en déclarant sa candidature sur Twitter le 13 juillet.