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Actualités of Tuesday, 20 June 2023

Source: www.camerounweb.com

Danger : le journaliste François Channon convoqué à la Semil devant le colonel Emile Bamkoui

Convocation de journalistes Convocation de journalistes

Le paysage médiatique est en train d’être constamment étouffé par des affaires sombres derrière lesquelles se trouvent la plupart du temps les autorités du pays. Ces dernières ne sont visiblement pas prêtes à lâcher les baskets à Jean François Channon.

Le journaliste Jean François Channon est convoqué à la Sécurité militaire (Semil) par le colonel Joël Émile Bamkoui. Selon ce dernier dans la copie de la convocation que nous avons reçue ce jour, l’objet de la convocation porte sur une enquête de sécurité.

« Cependant nos sources indiquent qu’il est reproché au journal Le Messager d’avoir traité d’un sujet opposant la communauté Enveng à l’armée sur le terrain de Mvolye. Nous y reviendrons », complète le lanceur d’alertes Nzui Manto.

Le colonel Bamkoui est souvent impitoyable

Peu de temps après la découverte du corps sans vie du journaliste Martinez Zogo à Ebogo (quartier de Yaoundé), un autre cadavre a été trouvé. C’est celui de l’animateur radio Jean Jacques Ola Bébé trouvé mort dans des circonstances presque similaires que Zogo.

Jusqu’à ce jour, les vrais auteurs de cet énième crime odieux n’ont pas été trouvés. La femme de la victime est fermement convaincue que son très cher époux a été tué parce qu’il savait certaines choses que certaines personnes ne voulaient pas qu’il divulgue, surtout que Jean Jacques Ola Bébé était proche de Martinez Zogo.

Le journaliste en exil Michel Biem Tong a lui une tout autre théorie. Dans un post effectué sur les réseaux sociaux ces dernières heures, le Camerounais anciennement détenu à la prison de Yaoundé a évoqué le nom d’une grande autorité sécuritaire du pays.

Michel Biem Tong a écrit : « Dans l’assassinat du père Jean Jacques Ola Bébé, la piste du trafic de drogue et l’implication du colonel Bamkoui Émile doivent être prises au sérieux ».

Il a continué en ajoutant « que le "petit vieux" au crâne chauve, indic du colonel Bamkoui Émile, arrête de faire allusion à ma personne. Nous n’avons rien de commun ».

Michel Biem Tong est connu pour son aversion vis-à-vis du régime Biya et des personnes qui le constituent. Ce sont les mêmes qui l’ont fait emprisonner il y a plusieurs années. Par conséquent, il vomit aussi Jean-Pierre Amougou Belinga dans l’affaire Martinez Zogo.

« C’est bien fait pour vous, cela s’appelle fabriquer un monstre qui finit par se retourner contre soi-même. Vous payez des influenceurs pour défendre votre assassin de patron, et quand ces derniers franchissent la ligne rouge, vous jouez au Ponce Pilate. Vous n’avez encore rien vu », se réjouissait-il récemment lorsque le clan Amougou Belinga se plaignait des cyber activistes qui racontent tout et n’importe quoi sur le PDG de Vision 4.

Michel Biem Tong a une histoire poignante. En octobre 2018, peu après les élections présidentielles et deux (02) jours avant la proclamation des résultats, il est appelé et interpellé par le colonel Émile Joël Bamkoui. L’homme est accusé de collision avec les séparatistes anglophones du Cameroun.

Il se rend au rendez-vous le 23 octobre 2018 au ministère de la Défense en compagnie d'un membre de la Mandela Center à Yaoundé. Il se fait entendre par les services du Secrétariat d'État à la défense (SED) et est accusé d'avoir diffusé un enregistrement qui tend à unifier les différentes tendances du mouvement de sécession. Il est accusé d'apologie de terrorisme par un adjudant du service.

Il est incarcéré les 23 octobre 2018 puis transféré à la prison centrale de Kondengui. Passé en jugement le 05 décembre 2018, on lui interdira d'exercer la profession de journaliste au Cameroun. Une fois libéré, il s’exile au Burkina Faso le 16 mai 2019 et y poursuit son métier de journaliste. Il quitte le pays des hommes intègres le 24 novembre 2020 pour la Norvège où il s'établit comme réfugié.