La présidentielle de 2025 s’annonce plus tumultueuse que jamais. Ce mardi 22 juillet, la justice a infligé un revers sévère à Robert Kona, lui ordonnant de cesser d’agir au nom du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) en tant que "Président National" ou "Père Fondateur", des titres non reconnus par les statuts du parti. Cette décision marque un tournant dans la bataille judiciaire et politique qui oppose Kona à Cabral Libii, candidat déclaré du PCRN pour la présidentielle.
La veille, Robert Kona avait lancé une procédure en référé devant le tribunal de Mfou pour contester la légitimité de Cabral Libii à la tête du PCRN. Il réclamait l’annulation des résolutions du congrès de Nkolafamba, qui avait acté la candidature de Libii. Parallèlement, Kona avait saisi ELECAM pour faire invalider cette candidature, l’accusant d’"usurpation d’identité politique" et de "fraude électorale".
Mais le tribunal a balayé ses prétentions, confirmant ainsi la mainmise de Libii sur le PCRN. Cette décision intervient dans un climat de fortes suspicions de manipulations politiques, alimentées par les récentes déclarations du ministre de l’Administration territoriale (MINAT), Paul Atanga Nji.
Sur la CRTV, le 20 juillet, le MINAT avait surpris en déclarant avoir "facilité" l’arrivée de Cabral Libii au PCRN en 2020 :
« Pour le cas du PCRN, moi je vous le dis. C’est le ministre de l’Administration territoriale que je suis, c’est moi qui cautionne cette alliance entre Cabral Libii et le président du PCRN. À l’approche des élections législatives et municipales de 2020, M. Cabral Libii n’avait pas de parti politique. Quand il est venu me voir, j’aurais pu lui dire non. Mais en tant que tutelle des partis politiques, j’ai facilité les choses. »
Ces propos ont jeté de l’huile sur le feu, laissant planer le doute sur une instrumentalisation de Robert Kona pour affaiblir Libii, considéré comme un adversaire redoutable dans la course à la présidentielle.
Dans ce bras de fer, ELECAM est désormais sous haute surveillance. L’institution électorale devra trancher sur la validité de la candidature de Libii, sous peine d’être accusée de partialité. Les observateurs craignent que ce contentieux ne plombe la crédibilité du scrutin, déjà émaillé de tensions.
Alors que la campagne présidentielle s’intensifie, une question demeure : Robert Kona a-t-il agi de son propre chef, ou sous influence ? La réponse pourrait bien déterminer l’issue de cette bataille juridico-politique.