Actualités of Monday, 1 December 2025

Source: www.camerounweb.com

Détention : un témoin raconte comment Anicet Ekane est mort

Anicet Ekane est mort. Le président du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem) s'en est allé dans des circonstances difficiles à accepter pour la classe politique et sa famille biologique. Anicet Ekane, selon Me Hippolyte Meli Tiakouang, est mort pour la République.

C'était le 31 octobre 2025. Le jour du déferrement au parquet de monsieur le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire de Yaoundé. Le président Anicet Ekane Georges meurt en détention illégale, sous statut juridique inconnu des lois de la République.

Il n'a jamais été présenté à un juge, ni été inculpé de quelque infraction que ce soit. Auditionné une seule fois par le colonel Bialo Dieudonné et le Capitaine Otele du SCRJ érigé en prison secondaire depuis l'arrestation du ministre Marafa Amidou Yaya, par arrêté du GDS Laurent Esso toujours en poste.

Le président Anicet Ekane Georges a déclaré avoir affaire exclusivement avec les trois provocateurs de la révolte nationale, cités dans sa déclaration enregistrée : le Minat Atanga Nji, le président du Conseil constitutionnel, Clément Atangana, et le concurrent de son soutien à la présidentielle du 12 octobre dernier Paul Biya.

Il a vainement souhaité discuter avec les trois. Il ne souhaitait pas que l'armée ou la justice se mêlent de ces discussions et qu'elles ne prennent pas part au conflit des résultats du scrutin présidentiel maquillé par les gendarmes de la République. Mais hélas !

Sous le couvert d'une procédure fausse, illégale, en soutien à ses interlocuteurs, l'armée l'a conservé sans respect des Mandela's Rules, l'a privé de l'oxygène gratuite jusqu'à son décès. Cas illustratif d'administration de mort lente. C'est ce qu'il faut retenir. Et pourquoi ? Fausse liste électorale. Faux corps électoral convoqué. Fausse élection présidentielle. Faux résultats proclamés. Fausse procédure judiciaire entamée, il n'y aura jamais d'authenticité dans cette République !

Sauf lorsqu'il s'agit des morts à tirs d'armes à feu meurtrières, des arrestations, des détentions, des déportations, des disparitions forcées, des exécutions extrajudiciaires, des souffrances et les douleurs intentionnellement administrées, et puis célébrées. Elles seront toutes une réalité administrative implacable sous les regards impuissants des autres citoyens, victimes ou non, baptisés "assaillants" privés de toute humanité et de tous les droits.

Pourquoi la raison c'est toujours la leur ? Le président Ekane n'a pas besoin de nos larmes là où il se trouve. Il est mort pour la République. Celle déniée par ses geôliers.