Actualités of Saturday, 1 November 2025

Source: www.camerounweb.com

Détention sauvage: fuite des premières images d' Anicet Ekane en prison, les dernières nouvelles

Image illustrative Image illustrative

Trois figures de l'opposition, dont le Président Ekane Anicet Georges et le Pr Aba'a Oyono Jean Calvin, ont été transférées ce vendredi au Parquet du Tribunal Militaire. Au total, 58 personnes arrêtées dans le sillage de la crise post-électorale du 12 octobre sont désormais entre les mains de la justice militaire. Leur sort reste incertain.

La machine répressive s'intensifie au Cameroun. Deux semaines après les violences qui ont suivi l'élection présidentielle du 12 octobre dernier, la justice militaire entre en scène. Ce vendredi, à 13h39 précises, le Président Ekane Anicet Georges, Djeukam Tchameni et le Professeur Aba'a Oyono Jean Calvin ont quitté le Secrétariat d'État à la Défense chargé de la Gendarmerie nationale (SCRJ) sous escorte militaire, direction le Parquet du Tribunal Militaire de Yaoundé.

Ils ne sont pas seuls dans cette épreuve. Selon Me Hippolyte BT Meli, avocat en charge de leur défense, 55 autres citoyens camerounais se trouvent dans la même situation. Ces derniers ont été arrêtés à Yaoundé, Garoua et Djoum, dans le cadre de la vague de répression qui a suivi la contestation des résultats de l'élection présidentielle.

Le déferrement de ces 58 personnes au Tribunal Militaire marque un tournant dans le traitement judiciaire de cette crise politique. Jusqu'à présent placés en garde à vue, ces citoyens basculent désormais dans une procédure qui pourrait déboucher sur des inculpations formelles.
"Les données primaires en cours de traitement ont été collectées par l'équipe en charge de leur défense qui rendra dans les heures qui suivent son rapport provisoire", a précisé Me Hippolyte BT Meli dans un communiqué diffusé ce vendredi.

Pour l'heure, le Commissaire du Gouvernement près le Tribunal Militaire de Yaoundé n'a pas encore fait connaître ses intentions. Deux scénarios se dessinent : soit les prévenus retournent dans leurs lieux de détention respectifs pour un complément d'enquête, soit ils sont transférés à la prison centrale de Kondengui après inculpation.

Cette seconde option signerait leur maintien en détention provisoire, avec toutes les implications que cela comporte pour leur santé, leur sécurité et leurs droits à une défense équitable.


Le recours à la justice militaire pour juger des citoyens dans le cadre d'une crise politique suscite de vives préoccupations au sein de la société civile et des organisations de défense des droits de l'homme. Beaucoup y voient une dérive autoritaire destinée à museler toute forme de contestation.
Les arrestations massives effectuées à Yaoundé, Garoua et même à Djoum, localité située à l'extrême sud du pays, témoignent de l'ampleur de la répression mise en place par les autorités camerounaises.

L'équipe de défense, coordonnée par Me Hippolyte BT Meli, s'active pour documenter chaque cas et préparer la riposte judiciaire. "L'opinion sera tenue informée de ces suites en attente", a-t-elle promis.

En attendant, les familles des détenus et les sympathisants de l'opposition retiennent leur souffle, dans l'espoir que la justice camerounaise saura faire preuve de discernement et d'équité face à une crise politique qui divise profondément le pays.