Boris Bertolt, journaliste et lanceur d’alerte, écrit une lettre ouverte à l’opposition camerounaise. L’observateur de la scène sociopolitique dit aux cadres des partis de l’opposition de s’unir pour libérer définitivement le Cameroun de “la gouvernance agonisante de Paul Biya et son épouse”.
Camerounaises, Camerounais, à vous, leaders, partis et mouvements de l’opposition, l’heure n’est plus aux discours stériles, ni aux querelles de leadership. L’heure est à l’action. Le peuple est fatigué. Fatigué de subir, fatigué d’attendre, fatigué de voir le régime de Paul Biya prolonger sa gouvernance par procuration, pendant que la misère, l’injustice, la corruption et l’impunité rongent notre nation.
À moins d’un miracle institutionnel, le RDPC ne peut gagner aucune élection sérieuse et transparente dans ce pays cette année. Son seul salut repose sur la division de l’opposition, la fraude électorale massive et la confiscation des résultats.
Si vous n’êtes pas capables de désigner un candidat unique – ce que le RDPC redoute et combattra de toutes ses forces – alors unissez vos forces pour protéger le vote du peuple.
Nous vous demandons une chose claire : mutualisez vos forces, vos ressources, vos réseaux pour assurer la surveillance du scrutin dans les dix régions du pays. Chaque bureau de vote doit être couvert. Nous ne voulons plus jamais voir des centres de vote sans scrutateurs de l’opposition.
Dans les zones traditionnellement acquises au RDPC, où l’on intimide ou expulse souvent les représentants de l’opposition, il est temps d’adopter une stratégie claire : recruter des gros bras, sécuriser, et résister. Si un scrutateur est chassé, alors le bureau de vote doit être fermé. Aucun bureau de vote ne doit être laissé aux mains d’un système électoral sans contre-pouvoir citoyen.
Le peuple est prêt. Il attend juste un signal. Faites votre part, et le peuple fera la sienne. Il est temps de mettre un terme à cette gouvernance de l’ombre, à cette mascarade électorale organisée pour maintenir un pouvoir qui ne représente plus rien d’autre que ses propres privilèges.
Quant à ces multiples petites candidatures surgies de nulle part, et pour certaines clairement pilotées en sous-main par le RDPC pour semer la confusion, il est temps qu'elles nous laissent tranquilles. Le peuple n’a plus le temps pour ces diversions. Nous devons rester concentrés sur l’objectif principal : chasser Paul Biya et tourner enfin la page de ce régime. Le peuple n’est plus dupe. Il ne cherche plus de spectacle politique, il réclame la libération.
Et à vous, membres de l’opposition : sachez-le clairement. Si vous n’êtes pas capables de vous entendre, de vous unir ou de proposer une stratégie cohérente, alors ne déposez pas vos candidatures. Le peuple ne cautionnera plus les divisions chroniques. Il ne soutiendra plus ceux qui affaiblissent la lutte au nom de l’ego. S’il le faut, le peuple actera lui-même une voie nouvelle pour se libérer.
Ce qui est certain, c’est qu’en 2025 ou au plus tard en 2026, Paul Biya partira. Avec ou sans vous. Le peuple vous regarde. Le peuple vous attend. Le peuple est prêt. Dites seulement une parole et nous serons guéris.