Le sélectionneur des U20 du Cameroun, Yvan Kenmoe, sort de son silence et fait des révélations surprenantes sur sa situation personnelle après les récents échecs de qualification de sa sélection. Dans des déclarations rapportées par Allez Les Lions, le technicien camerounais révèle avoir envisagé la démission avant d'être convaincu de rester par Samuel Eto'o, président de la FECAFOOT.

Yvan Kenmoe ne cache pas avoir traversé une période de doute profond après l'échec de qualification de l'équipe nationale U20 à la Coupe d'Afrique des Nations de la catégorie. Pour la deuxième fois consécutive, les jeunes Lions Indomptables ont manqué le rendez-vous continental, une contre-performance qui a suscité de nombreuses critiques dans le milieu du football camerounais.
"J'ai envisagé de démissionner, il était question pour moi de donner la place à un autre camerounais et je l'ai dit en haut lieu", confie le sélectionneur dans des propos rapportés par Allez Les Lions. Cette déclaration révèle l'ampleur de la remise en question personnelle vécue par Kenmoe, conscient de la déception provoquée par ces résultats décevants.

L'honnêteté de cette confession témoigne de l'intégrité du technicien, qui assume pleinement sa responsabilité dans ces échecs répétés. Cette approche contraste avec l'attitude de certains entraîneurs qui tentent généralement de minimiser leurs responsabilités face aux contre-performances.

C'est alors qu'Yvan Kenmoe se trouvait dans cette période de doute que Samuel Eto'o, président de la Fédération Camerounaise de Football, est intervenu personnellement pour le convaincre de poursuivre sa mission. "Après c'est pas moi qui décide, nous avons un président de Fédération et si je suis toujours là c'est parce qu'il m'a renouvelé sa confiance", explique le sélectionneur.
Cette révélation met en lumière le style de management de Samuel Eto'o à la tête de la FECAFOOT. L'ancienne star des Lions Indomptables semble privilégier la continuité et la confiance accordée à ses collaborateurs, même dans les moments difficiles. Cette approche témoigne d'une vision à long terme de la part du président fédéral, qui refuse de céder à la facilité du changement d'entraîneur après chaque contre-performance.

Le maintien de Kenmoe dans ses fonctions illustre également la philosophie de Samuel Eto'o concernant le développement du football de jeunes au Cameroun. Plutôt que de procéder à un changement radical, le président de la FECAFOOT mise sur l'expérience acquise et les leçons tirées des échecs passés.

La décision de Samuel Eto'o de maintenir Yvan Kenmoe à son poste révèle une analyse plus profonde de la situation que ne le suggèrent les simples résultats sportifs. Cette confiance renouvelée s'appuie probablement sur des éléments que le grand public ne perçoit pas nécessairement, comme les progrès individuels des joueurs, l'amélioration des méthodes de travail ou encore la construction d'un projet à plus long terme.

Cette approche contraste avec la tendance habituelle dans le football africain, où les changements d'entraîneurs sont souvent la première réaction face aux échecs. En maintenant Kenmoe, Samuel Eto'o envoie un signal fort sur sa vision du développement du football camerounais, privilégiant la stabilité et la progression continue plutôt que les solutions de court terme.
Le sélectionneur des U20 semble avoir intégré cette leçon de management, reconnaissant que "c'est pas moi qui décide" et acceptant de s'inscrire dans le projet global de la fédération. Cette humilité face à la hiérarchie témoigne d'une maturité professionnelle qui pourrait s'avérer bénéfique pour l'avenir.

Malgré les échecs passés, Yvan Kenmoe affiche un optimisme prudent pour l'avenir de la sélection U20. "Pour l'avenir je pense qu'on aura une grosse équipe des U20", déclare-t-il, suggérant que le travail de fond entrepris commence à porter ses fruits. Cette confiance en l'avenir pourrait être le signe que les enseignements tirés des échecs précédents permettront de construire une génération plus performante.


La confiance affichée par Kenmoe suggère également que les structures de formation et d'encadrement des jeunes joueurs camerounais sont en cours d'amélioration, même si les résultats immédiats ne le reflètent pas encore.