Actualités of Wednesday, 31 December 2025
Source: www.camerounweb.com
L'ancien directeur général des médias du Groupe L'Anecdote aurait quitté son poste prestigieux pour se consacrer pleinement à sa plateforme Digital B Agency. Une décision qui illustre la rentabilité croissante du secteur digital au Cameroun.
La démission de Bruno François Bidjang de son poste de Directeur Général des Médias du Groupe L'Anecdote a surpris plus d'un observateur du paysage médiatique camerounais. Comment quitter l'un des postes les plus enviés du secteur, offrant prestige, revenus confortables et accès aux couloirs du pouvoir ? Pourtant, selon plusieurs analystes du secteur digital, cette décision serait loin d'être un sacrifice, mais plutôt un choix stratégique mûrement réfléchi.
Ceux qui suivent attentivement le parcours de Bruno Bidjang l'auront remarqué : depuis plusieurs mois, son discours évoluait. Il s'exprimait de moins en moins comme un cadre des médias traditionnels et de plus en plus comme un entrepreneur digital. Sa plateforme Digital B Agency, qu'il promouvait activement, représentait un projet personnel construit progressivement, loin des studios de télévision et des contraintes hiérarchiques des médias classiques.
Cette évolution illustre une tendance de fond : la transformation du paysage médiatique camerounais où les frontières entre journalisme traditionnel et création de contenu digital s'estompent. Le blogging professionnel, longtemps méprisé et considéré comme un "métier de fortune", s'impose désormais comme une activité entrepreneuriale légitime et potentiellement très lucrative.
Contrairement aux idées reçues, les créateurs de contenu digital sérieux peuvent générer des revenus substantiels au Cameroun. Selon des professionnels du secteur, un blogueur établi et professionnel peut facilement dépasser les 200.000 FCFA de revenus mensuels, voire bien plus selon l'audience et les partenariats développés.
Cette rentabilité contraste avec la réalité de nombreux journalistes du secteur privé qui enchaînent les piges et peinent à atteindre de tels montants. Le modèle du créateur digital offre plusieurs avantages : liberté éditoriale (dans le respect des règles des plateformes), flexibilité horaire, diversification des sources de revenus (publicité, partenariats, contenus sponsorisés), et surtout, la possibilité de construire son propre empire médiatique.
La démission de Bruno Bidjang symboliserait ainsi un choix de liberté entrepreneuriale plutôt qu'un renoncement. En quittant son fauteuil de Directeur Général, il s'assoit sur sa propre chaise, pour reprendre l'expression de certains observateurs. Cette démarche prouve que le digital n'est pas un refuge pour ceux qui échouent dans les médias traditionnels, mais bien un secteur en pleine expansion offrant des opportunités économiques réelles.
Pour la jeunesse camerounaise tentée par les métiers du numérique, cette reconversion d'un cadre média de haut niveau envoie un message fort : les nouveaux métiers du digital constituent des voies professionnelles légitimes et potentiellement plus rémunératrices que les carrières traditionnelles.
Cette transition de Bruno Bidjang vers l'entrepreneuriat digital s'inscrit dans un mouvement plus large de transformation du paysage médiatique africain. Les créateurs de contenu, influenceurs et entrepreneurs digitaux gagnent en crédibilité et en puissance économique, remettant en question les modèles traditionnels.
Reste à savoir si d'autres cadres des médias classiques suivront cette voie, et si le secteur digital camerounais continuera sa croissance au point de concurrencer véritablement les médias établis en termes d'influence et de rentabilité. Une chose est certaine : le match entre médias traditionnels et plateformes digitales ne fait que commencer, et Bruno Bidjang a choisi son camp.