L'ancien vice-président de la FECAFOOT, Henry Njalla Quan II, pourtant en froid avec Samuel Eto'o, n'a pas mâché ses mots après la réélection triomphale de la légende camerounaise. Dans une déclaration fracassante, il estime que le ministre des Sports et de l'Éducation physique, le Pr Narcisse Mouelle Kombi, devrait démissionner après l'échec cuisant de sa tentative d'empêcher la tenue de l'Assemblée générale élective de la FECAFOOT samedi 29 novembre 2025.


"Dans une société normale, le Pr Mouelle Kombi aurait déjà démissionné ! L'humiliation est trop grande", a lancé Henry Njalla Quan II. L'ancien dirigeant, connu pour ses tensions avec Samuel Eto'o, reconnaît néanmoins que le président de la FECAFOOT a infligé un camouflet retentissant au ministre des Sports.

En effet, malgré une correspondance du Minsep interrompant le processus électoral et une saisine de son homologue du ministère de l'Administration territoriale (Minat) pour interdire la tenue de l'AG, l'élection s'est bel et bien déroulée. Samuel Eto'o a été réélu avec un score écrasant de 97,7% des voix, démontrant l'incapacité totale du ministre à faire respecter ses directives.

Face à cette situation embarrassante pour le gouvernement, l'analyste politique Robert Mouthe Ambassa évoque une ultime option dont disposerait le ministre. "Le ministre des sports a la possibilité de retirer l'agrément à la Fécafoot, au nom de l'État du Cameroun. S'il retire l'agrément, l'élection d'hier s'arrête tout de suite, il n'y a plus rien et tout le monde revient à zéro", a-t-il expliqué dans l'émission "Droit de réponse" sur Equinoxe TV.

Toutefois, Mouthe Ambassa préconise plutôt une sortie de crise par le dialogue. "Je pense que, pour le bien du Cameroun et des Camerounais qui aiment bien le sport en général et le football en particulier, il est souhaitable que la Fécafoot et le ministère s'asseyent pour relire la convention de 2015 qui est à l'origine des problèmes qu'on a aujourd'hui", a-t-il plaidé.

Cette situation inédite place le ministre Mouelle Kombi dans une position délicate. Soit il utilise l'arme du retrait d'agrément, au risque de provoquer une crise majeure dans le football camerounais et d'attirer les foudres de la FIFA qui défend farouchement l'autonomie des fédérations nationales, soit il accepte cette défaite politique retentissante.

De son côté, Samuel Eto'o, lors de sa première déclaration après sa réélection, a fait preuve de fermeté, laissant entendre qu'il exercerait pleinement ses prérogatives durant ce nouveau mandat, sans se laisser intimider par les pressions gouvernementales.

La tension entre la FECAFOOT et le ministère des Sports semble loin d'être apaisée, ouvrant la voie à de nouvelles confrontations dans les semaines à venir.