Vous-êtes ici: AccueilActualités2022 06 17Article 665801

Actualités of Friday, 17 June 2022

Source: www.camerounweb.com

Dépenses folles de Biya en Suisse : graves accusations Achille Mbembe

L'universitaire accuse la Suisse L'universitaire accuse la Suisse

L’intellectuel camerounais Achille Mbembe a accordé au journal suisse Le Temps un entretien dans lequel il a abordé plusieurs sujets parmi lesquels, les séjours privés du président de la République Paul Biya. Le philosophe déplore l’accueil que la Suisse ne cesse de réserver au président camerounais. Il souhaite d’ailleurs que les deniers publics camerounais dépensés par Paul Biya en Suisse soit remboursés à l’Etat du Cameroun.

« La Suisse doit arrêter de se voiler la face. Elle ne peut pas faire comme si elle ne savait pas combien Paul Biya coûte au Cameroun. Durant son règne, il n’a rien fait pour son pays. La Suisse devrait rembourser aux Camerounais les sommes que le président a dépensées à Genève ces quarante dernières années », a-t-il déclaré.

Interrogé sur le sentiment anti-français en gestation sur le continent, Achille Mbembe demande à la France de poser des actes concrets si elle veut être crédible.

« La France est au milieu du gué. Elle a quitté les rivages de la Françafrique, mais ses politiques militaire et monétaire restent arrimées à ces réseaux. Il faut répondre aux opinions africaines qui questionnent la légitimité des interventions militaires et des bases françaises ainsi que le franc CFA. La France est accusée de soutenir des tyrans en Afrique. Elle doit y répondre par des actes visibles et cohérents. Ce n’est qu’ainsi que la campagne contre la France dont se nourrissent les jeunes générations et certains dirigeants prendra fin. », a-t-il déclaré

L’universitaire, acteur de premier plan du dernier sommet Afrique-France, fait le point sur les projets déjà réalisés.

« Plusieurs projets concrets ont été lancés. Le plus avancé est le fonds de soutien pour l’innovation démocratique en Afrique. Ce fonds sera lancé en octobre et doté de 7 millions d’euros pour les trois premières années expérimentales, 50 millions pour les dix prochaines années. Des contributions viendront aussi de fondations privées, y compris de mécènes africains, car ils doivent s’impliquer dans la démocratisation sur leur continent. Ce fonds sera basé à Johannesburg, en Afrique du Sud, avec des bureaux dans plusieurs régions du continent », a-t-il précisé.