Actualités of Friday, 12 September 2025

Source: www.camerounweb.com

Décret présidentiel: Paul Biya signe un accord historique pour les Camerounais

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Le président Paul Biya a signé le 11 septembre 2025 le décret n°2025/457 autorisant le ministre de l'Économie, de la Planification et de l'Aménagement du Territoire à conclure un important accord de financement pour le secteur agricole camerounais. Cette décision marque une étape majeure dans la stratégie de modernisation de l'agriculture nationale.


L'accord MURABAHA, d'un montant de 102 millions d'euros (environ 66,9 milliards de francs CFA), sera signé avec trois institutions financières islamiques de premier plan : la Société Internationale Islamique de Financement du Commerce (ITFC), le Groupe de la Banque Islamique de Développement (BID), ainsi que d'autres partenaires financiers.

Ce type de financement, conforme aux principes de la finance islamique, évite l'utilisation d'intérêts traditionnels et s'appuie sur des mécanismes de partage des bénéfices et des risques. Le système MURABAHA, largement utilisé dans le financement de projets de développement, permet l'acquisition d'équipements et de matériels par l'intermédiaire de la banque qui les revend ensuite au client avec une marge bénéficiaire transparente.


Selon les termes du décret présidentiel, ces fonds seront spécifiquement destinés à "l'acquisition d'intrants agricoles et la commercialisation du coton et du soja pour le compte de la République du Cameroun". Cette allocation ciblée répond aux besoins pressants du secteur agricole national, notamment dans les régions du Nord et de l'Extrême-Nord où ces cultures constituent des piliers économiques essentiels.

L'accent mis sur le coton et le soja s'inscrit dans une logique de diversification et de modernisation des filières agricoles. Le coton, traditionnellement cultivé dans les régions septentrionales, bénéficiera d'intrants de meilleure qualité, tandis que le soja, culture en pleine expansion, pourra voir sa production et sa commercialisation renforcées.


Le décret précise que cet accord "sera enregistré, publié suivant la procédure d'urgence, puis inséré au Journal Officiel en français et en anglais". Cette procédure accélérée témoigne de la priorité accordée par le gouvernement camerounais à ce projet de financement.

L'urgence de cette mesure s'explique probablement par le calendrier agricole et la nécessité de disposer rapidement des ressources nécessaires pour la prochaine saison des cultures. Les agriculteurs camerounais pourront ainsi bénéficier d'intrants de qualité dans des délais optimaux.


Cette collaboration avec des institutions financières islamiques s'inscrit dans une démarche de diversification des sources de financement du développement. Le Cameroun, membre de l'Organisation de la Coopération Islamique (OCI), entretient des relations privilégiées avec ces institutions qui ont déjà financé plusieurs projets d'infrastructure dans le pays.

La Banque Islamique de Développement, basée à Djeddah en Arabie Saoudite, est un partenaire de longue date du Cameroun. L'ITFC, spécialisée dans le financement du commerce international, apporte son expertise dans les mécanismes de financement des échanges commerciaux agricoles.


Ce financement de 102 millions d'euros devrait avoir des répercussions positives sur l'ensemble de la chaîne de valeur agricole camerounaise. L'amélioration de l'accès aux intrants de qualité peut considérablement augmenter les rendements agricoles, tandis que le soutien à la commercialisation peut ouvrir de nouveaux débouchés pour les producteurs locaux.

Pour les cultivateurs de coton et de soja, cet accord représente une opportunité de moderniser leurs pratiques agricoles et d'accéder à des marchés plus rémunérateurs. Les coopératives agricoles et les organisations de producteurs pourraient également bénéficier de ce programme de financement.


Cette initiative s'inscrit dans la stratégie globale du gouvernement camerounais visant à atteindre l'autosuffisance alimentaire et à faire de l'agriculture un moteur de croissance économique. Le soutien aux cultures d'exportation comme le coton, tout en développant des cultures à fort potentiel nutritionnel comme le soja, illustre cette approche équilibrée.

L'accord MURABAHA pourrait servir de modèle pour d'autres partenariats similaires, ouvrant la voie à une coopération renforcée entre le Cameroun et les institutions financières islamiques dans d'autres secteurs de l'économie.